Janvier 1940. Tandis que la Pologne est sous le joug de l’Allemagne nazie, la France se prépare au pire, et masse ses soldats le long de la ligne Maginot. Mais déjà, les failles du système militaire français sont apparentes. Le commandant en chef, le général Gamelin, convaincu que la forêt des Ardennes est infranchissable, fait fi des rapports qui démontrent que l’ennemi rassemble des troupes de l’autre côté. Et il ne réagit pas lorsque les plans d’invasion de la Belgique et des Pays-Bas par les troupes allemandes sont interceptés. De leur côté, les politiciens français se livrent à des duels de pouvoir dans ce qui a les apparences d’un formidable vaudeville.
Et puis, tout s’écroule : le 10 mai 1940, pendant que les Stukas bombardent Rotterdam et Sedan, le général Rommel, à la tête de ses chars d’assaut, franchit les Ardennes. Du côté français, c’est la débandade et les soldats reculent sur tous les fronts. Pendant que de Gaulle tente de sauver les meubles, non sans faire avancer sa carrière militaire, le maréchal Pétain, héros de 1918, fait discrètement circuler une note suggérant l’armistice. Pendant ce temps, les généraux français assistent impuissants aux événements en ressassant leurs souvenirs des jours glorieux pas si lointains de la fin de la Première Guerre mondiale.
Max Gallo décrit les événements militaires, politiques et sociaux survenus en France en 1940, cette année qui a vu la fin de la IIIe République et le pays être coupé en deux. Il présente un tableau complet du fil des événements, et va jusqu’à souligner les faits d’armes de troupes coloniales françaises, comme ces tirailleurs sénégalais qui opposent une résistance farouche aux soldats du général Rommel au village de Condé-Folie en juin, ou ces spahis algériens et marocains qui refusent de se rendre à La Horgne, non loin de Sedan. Un livre qui décrit les sombres heures fascinantes d’un pays en déroute.