D’abord publié en 2008, 100 questions sur les femmes et la politique méritait cette réédition parue aux éditions du Remue-ménage. Ouvrage de référence truffé de statistiques, de données et de sources, le livre de Manon Tremblay devait être mis à jour puisque la problématique qu’il explore est encore d’actualité.
Le taux de féminisation des Parlements à travers le monde était de 22,2 % en janvier 2014, soit environ 4 % de plus que lors de la première édition. Ces chiffres, parmi plusieurs autres données exposées, démontrent que l’amélioration de la représentation des femmes se fait à petits pas. Grâce à cet ensemble de questions, Manon Tremblay nous permet de mieux comprendre les différentes facettes de cette iniquité, en plus d’interroger certains lieux communs. Les femmes sont-elles absentes de la politique en raison des responsabilités familiales ? Offre-t-on surtout des circonscriptions perdues d’avance aux candidates ? Le scrutin proportionnel favorise-t-il la représentation des femmes ? La nouvelle édition aborde aussi la question des femmes autochtones et s’interroge sur la lesbophobie de l’électorat.
Résolument humaniste, l’auteure expose l’importance d’une représentation égalitaire sans essentialiser la présence des femmes au pouvoir. Pour la professeure de l’Université d’Ottawa, il faut éviter le piège qui consisterait à défendre la présence des femmes en politique sur la base d’un caractère supposément féminin qui les rendrait plus compréhensives ou plus aptes à faire la paix.
Une lecture linéaire du livre n’est pas nécessaire ; chacune des 100 questions est autonome. En parcourant l’ouvrage de façon plus décousue, on s’évitera quelques répétitions qui peuvent alourdir une lecture en continu malgré leur caractère heuristique.
Par contre, certaines coquilles surprennent. Par exemple, on affirme à la question 34 que le Parlement du Rwanda, qui est le plus féminisé du monde, compte 22,3 % de représentation féminine. Ailleurs dans le livre on parle plutôt de 63,8 %, ce qui a davantage l’allure d’un record. De la même façon, on s’étonne à la question 87 de voir la vague orange du NPD en 2011 associée à la chefferie de Thomas Mulcair.
Malgré ces malheureux accrocs, cet ouvrage est un incontournable pour les lecteurs qui étudient ou enseignent les sciences politiques ou plus simplement pour celles et ceux qui ont la démocratie à cœur.
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