En couverture, l’une des bibliothèques de survie de l’auteur et voyageur littéraire Charles Sagalane*, rappelant comment un atlas littéraire, à l’image de celui qui est présenté en ouverture de ce numéro printanier, permet de découvrir le paysage littéraire québécois selon la volonté, la boussole et l’itinéraire de chacun.
En entrevue, voyez les ciels d’Abitibi qui colorent l’œuvre de Louise Desjardins. De la fille à la mère et de la mère à la fille, parcourez ces « espaces où tout flambe » que sonde Émilie Turmel. En quelques lettres, revisitez votre alphabet dans un hommage rendu au poète Gilles Hénault…
Racisme d’État, structurel ou systémique ; discrimination institutionnelle, structurelle… Pendant que l’on s’obstine sur le sexe des anges, le véritable débat n’a pas (souvent) lieu. Dans « Le Noir et le Blanc », on examine les questions liées à l’antiracisme et aux mécanismes qui lui sont contraires.
« Extinction, transformation, punition ? » Parler de transformation profonde lorsqu’on fait allusion à la crise que traversent les médias est un truisme. À cet égard, Le journaliste béluga de Mathieu-Robert Sauvé et Nous méritons mieux de Marie-France Bazzo posent et proposent d’éclairants diagnostics et pronostics.
Et si toutefois vous vous posiez la question en parcourant le sommaire : oui, la romancière belge bien connue est l’arrière- petite-fille de Pierre Nothomb, l’écrivain méconnu de ce numéro, « chantre de la nature et des arbres ».
À toutes et à tous, un printemps porteur de vents d’ailleurs !
L’équipe de Nuit blanche
* Bibliothèque de survie, 2018, par Sophie Gagnon-Bergeron
Né en parallèle du mouvement Sauvons les livres, lancé en 2013, le projet Bibliothèque de survie de Charles Sagalane s’inscrit dans la même lignée revendicatrice, tout en y ajoutant de nouvelles nuances. Pour Sagalane, auteur et voyageur littéraire, ce sont plutôt les livres qui nous sauvent, d’où la création des bibliothèques de survie. Disséminées par l’artiste sur les îles du lac Saint-Jean, ces bibliothèques font voyager la littérature d’une main à l’autre, d’un territoire à l’autre, et font vivre le livre dans un habitat naturel. Amorcée en 2018, la deuxième phase de ce projet consistait à rendre visite aux communautés francophones du Canada afin de recruter des bibliothécaires de survie et de tisser liens et amitiés entre les littératures d’ici et leurs acteurs. À l’automne 2021, les aventures de Sagalane et des ouvrages de survie pourront se lire dans un récit qui sera publié à La Peuplade.