– Quelque chose à boire ?
– Deux jus de pomme svp.
L’agent de bord me tend deux verres en plastique, j’en dépose un devant mon oncle et je prends l’autre.
J’ouvre le livre que j’avais mis sur le plateau, relis la dernière page et frissonne : « Je suis une maudite Sauvagesse. Je suis très fière quand, aujourd’hui, je m’entends traiter de Sauvagesse. Quand j’entends le Blanc prononcer ce mot, je comprends qu’il me redit sans cesse que je suis une vraie Indienne et que c’est moi la première à avoir vécu dans la forêt. Or, toute chose qui vit dans la forêt correspond à la vie meilleure. Puisse le Blanc toujours me traiter de Sauvagesse ».
Ce passage touche exactement mon questionnement et ma blessure : notre époque. Chaque jour, j’y pense : on mange de la nourriture dans laquelle on a ajouté toutes sortes d’ingrédients impossibles, on ne peut plus boire l’eau . . .
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