Ironie du sort, voilà peut-être qui résume le mieux les circonstances entourant la publication de J’écris fleuve1. À peine les cinq milliards de litres d’eaux usées montréalaises avaient-ils franchi le golfe du Saint-Laurent que paraissaient ces textes de plus d’une trentaine de contributeurs issus de spécialités diverses. Une modeste mais superbe façon de racheter des outrages qui ne datent pas d’hier, d’expier le traitement cavalier dont le fleuve accuse depuis trop longtemps les néfastes retombées.
Il y a presque 25 ans, Luc Bureau déplorait la rupture, occasionnée par la Conquête, des relations imaginaires entre les Canadiens français et le Saint-Laurent. Se cramponnant à la terre afin d’assurer leur survivance, ceux-ci auraient selon le géographe tourné le dos au fleuve afin d’investir d’autres espaces fondateurs, ceux du Nord en particulier, que le discours des élites, ces bons magiciens de la . . .
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