La poésie de Guillevic se donne sans condition au lecteur, comme la beauté d'une fleur sauvage, épanouie, s'offre au promeneur. Le lecteur est d'ailleurs un promeneur solitaire peu pressé ; on l'y oblige. Grand observateur de la nature, comme de la roche ou du tapis, Guillevic s'est fait le porte-voix du minuscule, des détails insignifiants qui nous entourent. Reliés les uns aux autres par sa plume, ils forment, quand on s'éloigne, une belle et grande chose.
Relier1, voilà d'ailleurs le titre sous lequel Gallimard a rassemblé des textes "ayant connu, au fil des années, une édition limitée". Relier, pour relire, pour lierre, autre anagramme. On doit ce titre judicieux à la seconde femme d'Eugène Guillevic, Lucie Guillevic-Albertini. De nombreux poèmes et suites avaient été édités en peu d'exemplaires, et étaient devenus introuvables, comme Dires . . .
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