Depuis Les champs d'honneur (Prix Goncourt 1990), les romans de Jean Rouaud sont autant de pierres d'un même édifice : la reconstruction imaginaire des origines familiales du narrateur (qui, dans un magistral pied de nez aux théories issues du structuralisme, se donne d'emblée comme l'auteur).
D'un récit à l'autre en effet, les événements sont dépliés sous des éclairages qui montrent la complexité et la subtilité des résonances que les souvenirs ont acquises. Dès lors, cet itinéraire en spirale éclipse la question de la véracité desdits événements, tant il est vrai que la Vérité de chacun – le sens qu'ont pris pour un individu les événements qui jalonnent son histoire – ne saurait être objective. Il suffit d'ailleurs pour s'en convaincre d'évoquer des souvenirs d'enfance avec ses frères et sœurs. Si l'on s'accorde en général assez facilement sur un canevas . . .
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