Le mardi 11 juillet 2023 est décédé chez lui, à Paris, l’écrivain mondialement reconnu Milan Kundera. Né en Tchécoslovaquie en 1929, il avait fait du français sa langue d’écriture depuis près de 30 ans.
Trois commentaires de lecture parus dans Nuit blanche portant sur des œuvres de Kundera. Par Jean-Paul Beaumier (accès libre) :
La fête de l’insignifiance (2014)
Le rideau (2005)
L’ignorance (2003)
L’insoutenable légèreté de l’être demeure probablement l’œuvre la plus marquante dans la carrière de Kundera. Publié en 1984, le roman présente la vie de jeunes artistes et intellectuels pendant le Printemps de Prague, période tumultueuse dans l’histoire de la Tchécoslovaquie. Difficile de ne pas y voir de similarité avec la trajectoire personnelle de l’auteur.
Pendant le printemps 1968, au sein de l’union des écrivains tchécoslovaques, Kundera prend activement part au soulèvement populaire contre le régime autoritaire en place dans le pays. Nommé le Printemps de Prague, ce mouvement de contestation est vite étouffé par les Soviétiques . Se mettent alors en place des mesures visant à censurer tout discours dissident. Les romans de Kundera sont interdits en Tchécoslovaquie et l’écrivain perd son poste d’enseignant. Il occupe plusieurs emplois successifs pour subvenir à ses besoins et quitte finalement le pays en 1975 avec sa femme pour s’établir en France. Il obtient quelques années plus tard la nationalité française.
Écrivain consacré, plusieurs fois cité sur les listes du prix Nobel de littérature, Kundera voit son œuvre éditée de son vivant dans la célèbre collection la « Pléiade », chose peu commune qui en dit long sur la qualité de son travail et sur l’influence que son écriture a pu avoir dans le monde littéraire.