Tout a été dit, tous les superlatifs ont été utilisés, depuis sa parution au printemps dernier, à propos de l’adaptation en bande dessinée, par Manu Larcenet, du roman La route de Cormac McCarthy. L’occasion est trop belle de profiter de la latitude qu’offre la chronique « Cases libres » pour mieux situer cet album dans l’œuvre de Larcenet et dans la tendance lourde d’adapter en BD des œuvres littéraires.
Deux silhouettes ployées d’épuisement poussent un chariot d’épicerie au contenu informe le long d’une route déserte, bord . . .
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Beau début d’automne pour la jeune poète originaire du nord de l’Ontario Véronique Sylvain.
Tout récemment, elle faisait paraître En terrain miné, son deuxième recueil chez l’éditeur Prise de parole de Sudbury. De plus, on vient de lui confier l’important mandat de Poète lauréate francophone de la ville d’Ottawa. Pour les deux prochaines années, elle contribuera au rayonnement de la poésie.
Rappelons que son précédent recueil, Premier quart, publié en 2019, a reçu . . .
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Depuis la parution de Clinique, Roseline Lambert trace sa voie, entre poésie et anthropologie. Alors qu’elle fait paraître son troisième livre, Lac noir, rencontre avec une figure des plus singulières de la poésie contemporaine.
Valérie Forgues : Tu te présentes comme poète anthropologue et non comme poète ET anthropologue ; nuance importante, comme si ces deux aspects de ta pratique étaient indissociables. Comment ces deux facettes se nourrissent-elles l’une l’autre ?
Roseline Lambert : Oui, c’est important pour . . .
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Quiconque possède des connaissances sommaires de l’histoire de la littérature québécoise peut généralement nommer quelques titres associés au roman du terroir : Maria Chapdelaine de Louis Hémon, Trente Arpents de Ringuet ou Le Survenant de Germaine Guèvremont, par exemple. On le sait, certains de ces classiques figurent souvent au nombre des lectures obligatoires des étudiants du collégial.
La terre . . .
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Dans la section liminaire bonifiant la réédition, chez Mains libres, de son tout premier livre, Stanley Péan traite des ultimes moments passés avec son père. Il revient sur cette période éprouvante qui coïncide avec ses débuts en tant qu’auteur.
Il raconte notamment que, visitant son paternel atteint d’un cancer à l’hôpital, ce dernier l’avait présenté comme son fils écrivain à un de ses anciens collègues de travail venu, lui aussi, à son chevet. Cette désignation à la fois audacieuse et prophétique avait . . .
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Je hasarderai cette formule : toute autobiographie est sous-tendue par une métaphysique.
Devenu presque nonagénaire, je ressens le sentiment d’un accord avec moi-même, celui d’être parvenu à un point où je dois être, et d’une liberté. Là aussi ma plume et ma tête continuent de beaucoup s’exercer. Cet accord intime s’accompagne d’une dissidence par rapport à une époque dont je refuse les valeurs qui l’orientent et la dirigent. Situation inconfortable jusqu’à un certain point, certes, mais j’y vois aussi l’occasion, plus, la nécessité d’affirmer des fid . . .
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De l’actuelle crise du logement à une colonie d’enfants sauvages, de la découverte d’un cadavre sur le mont Royal à des duos improbables ou encore à une saga familiale, les romans de Catherine Leroux, parfois contemporains, parfois utopiques, s’inspirent souvent de faits divers glanés dans l’actualité. L’autrice, dont la capacité narrative et l’imagination débordante ne sont plus à démontrer, poursuit sa lancée vers la vérité.
La romancière et traductrice littéraire est née en banlieue de Montréal en 1979. Elle cumule tant les nominations de haut . . .
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L’identité n’est pas donnée une fois
pour toutes ; elle se construit et se
transforme tout au long de l’existence.
Amin Maalouf
Le ciel zébré d’éclairs déverse sur Montréal une averse diluvienne. Déjà près de dix-neuf heures quinze. Caroline Gilbert, la patronne, clôt la cinquième réunion de l’état-major de Publicité PluriMédias en autant de jours. Pas une minute trop tôt, de l’avis d’Evens Jean-Louis, qui a pass . . .
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J’étais encore adolescent quand j’ai entendu pour la première fois parler du Marquis de Sade. C’était en 1990, au cœur de la grande époque des vidéoclips : un groupe que je ne connaissais pas, Enigma, avait fait une sorte de petit film musical intitulé Sadeness qui a fini par faire le tour du monde. En le visionnant trois décennies plus tard pour écrire ce texte, je suis surpris de sa sobriété alors qu’à l’époque, c’était un scandale. Le contraste me frappe entre les synthétiseurs, qui régnaient . . .
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La vieille maxime « On est toujours l’Iroquois de quelqu’un1 » s’applique à merveille à La Nouvelle-France sur les planches parisiennes2: d’une part, les seize pièces présentées ici par l’anthologiste Sébastien Côté et son équipe illustrent l’étonnement profond éprouvé par les Européens du XVIIIe siècle à l’égard des habitants du Nouveau Monde, alors figures par excellence de l’exotisme ; trois siècles plus tard, nous sommes éberlués (par moments le mot est faible) par l’idée qu’ils se . . .
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À l’approche du centenaire de ce grand roman américain1 – « le meilleur roman moderne sur New York », selon D. H. Lawrence –, il était temps de revoir la traduction de 1928 de Maurice-Edgar Coindreau. Le travail a été confié à Philippe Jaworski, traducteur de plusieurs classiques américains et anglais, notamment George Orwell pour la Bibliothèque de la Pléiade. Heureux choix : l’œuvre se voit infuser une nouvelle fluidité.
Même si Manhattan Transfer parle d’une époque où l’on accostait à New York plutôt que d’y atterrir . . .
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L’ouvrage s’annonce comme « le roman qui a conquis le monde ». La justification de cet engouement – s’il est réel – ne paraît pas aller de soi.
Le roman1 conte l’histoire d’une petite fille qui devient soudain aveugle pour une heure, mais le risque qu’elle retombe dans le noir n’est pas exclu (ce qui constitue le nécessaire élément de suspense). Et pendant qu’elle voit, elle semble dotée d’une vue d’une acuité exceptionnelle. Son grand-père Henry veut lui montrer les beautés de la peinture . . .
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On le savait fumeur invétéré, aficionado de ces petits cigares aujourd’hui honnis. On avait beau savoir qu’il était atteint d’un cancer du poumon, cela ne nous interdisait pas d’espérer, la magie devant aussi opérer dans la vraie vie, qu’il s’en tirerait malgré un avertissement, quelques mois avant sa mort, livré par sa conjointe sur les réseaux sociaux : Paul Auster, écrivait-elle, n’a pas encore quitté Cancerland. L’espoir était encore permis, ce qui n’est malheureusement plus le cas. Paul Auster a quitté ce monde . . .
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Lucille Bisson |
Bernard Mulaire |
Regard sur Marianne Bellehumeur : entre le Québec et Paris |
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Né à Montréal en 1954, Jean-Marc Lefebvre est un artisan relieur et un poète. Il a fait paraître tous ses livres aux Éditions du Noroît.
Rencontre avec un poète sensible à la lumière discrète du quotidien et pour qui le langage est une habitation du monde, un lieu de présence à soi et aux autres.
Michel Pleau : Qu’est-ce qui est à l’origine de votre désir d’écrire ? Et pourquoi de la poésie ?
Jean-Marc Lefebvre : Écrire a d’abord été un jeu. Je m . . .
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Elle s’est fait connaître avec des romans inspirés de ses années de réclusion volontaire dans les bois. Dans son plus récent roman, Hexa, elle transpose son écomilitantisme dans un récit de science-fiction1.
Patrick Bergeron : Vos débuts d’écrivaine remontent à 2018 avec le roman Encabanée, bientôt suivi de Sauvagines en 2019 et de Bivouac en 2021. Les trois œuvres forment un ensemble. Prévoyez-vous donner un titre à cette . . .
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Propos recueillis lors du « grand entretien » tenu le samedi 13 avril 2024 à la Maison de la littérature, dans le cadre du Festival Québec BD.
Depuis 1997, il est connu en tant que caricaturiste éditorial au Soleil. Ses caricatures paraissent également dans La Presse, L’Actualité et Le Courrier international. À ce jour, 29 recueils de ses meilleurs dessins ont été publiés. Il accompagne surtout, au jour le jour, des hordes de lectrices et de lecteurs fidèles. Mais une portion non négligeable des gens qui ont . . .
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Véritable phénomène littéraire, Rue Duplessis. Ma petite noirceur de Jean-Philippe Pleau est un roman – « mettons », pour reprendre la précision de l’auteur – qui relate son cheminement personnel.
Originaire d’un milieu pauvre, autant du point de vue matériel que du point de vue culturel, Pleau sait à travers son récit capter notre attention à coup de franchise, de dépouillement, d’anecdotes et de considérations théoriques qui n’alourdissent pas son propos. Il est un digne représentant de ce phénomène qu’on appelle transfuge . . .
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« Ressurgissant, l’enfance réunit ma fin et mon commencement », écrit d’entrée de jeu Robert Lalonde dans ses plus récents carnets et à laquelle le titre1, emprunté à Saint-Exupéry, nous renvoie. La reconstruction du paradis terminée, Lalonde nous entraîne à sa suite dans la découverte de ses nouveaux territoires, le chien toujours à ses trousses lorsqu’il ne le devance pas, les deux faisant la paire comme de joyeux complices qui mordent d’autant plus goulûment à la vie qu’ils la savent de plus en plus fragile.
« La nature voit . . .
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Sa robe est sobre, ourlée de noir. Une marée montante s’impose sous un ciel chargé, orageux, couleur plomb. Des lippes avaleuses d’âmes avancent vers une forme inerte qu’on devine immergée, la tirant vers un horizon sans pardon.
Un choix de couverture lourd de sens. Un trop d’humidité qui prend aux os.
J’entends le mugissement des vagues, un bruit blanc à faire taire les voix qui hantaient l’autrice de son vivant. Peut-être aurais-je dû lire ce texte avant qu’on m’apprenne comment cette femme de lettres s’est enlevé la . . .
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