Ce livre court a su se donner une couleur et un caractère intéressants grâce aux thèmes abordés et à l’effeuillage psychologique progressif des personnages. Qui sont-ils vraiment et pourquoi ? Tout le récit repose sur ces questions. Plus les discussions avancent et les petits gestes du quotidien prennent de la place, plus les masques tombent et les vérités bousculent les perceptions. Les rêves et les envies trébuchent chaque fois sur les cicatrices des vieilles blessures et se relèvent lorsqu’une confidence apaise et qu’un autre verre de vin est bu.
Hélène et Gabriel ont une entente. Elle a cinq jours pour lui redonner le goût de vivre : Gabriel veut se suicider. Ils s’enferment donc dans l’appartement de Gabriel ; leur horaire est fait d’avance et dix règlements les guident. Presque inconnus l’un à l’autre, ils dévoilent des fragments de leur histoire qui expliquent leurs réactions, leurs émotions refoulées. Des doutes planent et les contradictions s’accumulent au fil de la semaine. Des zones de proximité s’installent entre deux personnes meurtries par leur passé et un futur incertain ; un long tête-à-tête décisif, une joute pour le bonheur ou seulement la vie.
Malgré le temps qui est compté, Zones de proximité nous apprend à savourer les petits moments, à ralentir les heures, grâce à ses deux personnages. Ils sont épicuriens, oui, mais aussi seuls et braqués devant les possibilités. Nicole Vachon nous sert de l’espérance en vrac issue des larmes qui se tarissent au fil du temps et celles qui pourrissent la vie. Le deuil, ubiquiste, abordé sous toutes ses coutures, menace l’équilibre du huis clos et tient le lecteur dans l’attente.
Zones de proximité est un court roman où la sensibilité et la sensualité se côtoient dans une rencontre à fleur de peau, éphémère et imprévisible. L’auteure nous présente des personnages endoloris et résilients dans ce livre comme une longue confidence.
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