Les artistes que l’on dit être d’avant-garde sont ceux qui se rebellent contre l’establishment et l’académisme mais, plus que cela, ce seraient surtout ceux qui expriment, dans leurs actions, les tendances sociales les plus avancées.
Au Québec, entre la fin de 1948 et 1955, l’avant-garde publiait trois manifestes. Ces emblèmes du monde artistique moderne avaient pour objectif de valoriser le statut d’opposant à l’individu collectif qui, à l’époque, s’appelait l’Église catholique, l’État et la bourgeoisie francophone. Ces manifestes exprimaient le refus de l’idéologie nationaliste conservatrice et de l’académisme. Nous connaissons tous la suite et particulièrement le sort réservé à un Paul-Émile Borduas, l’initiateur du Refus global. Les questions qu’on pouvait alors se poser étaient les suivantes : l’artiste peut-il prétendre à cette indépendance totale qui lui garantirait la liberté dans ses créations ? Si oui, pourquoi ce chemin de la liberté a-t-il conduit les artistes de l’époque à leur perte, ou au mépris du grand public ?
Dans les années 1960-1970 apparaît une nouvelle avant-garde politisée, et contrairement à ce qu’on pourrait supposer, on assiste à l’institutionnalisation d’œuvres subversives. Les musées et les galeries ouvrent leurs portes à cet art nouveau et font même l’acquisition de pièces pour leurs collections. L’art contemporain en vient alors à travailler dans le sens des intérêts de ces institutions traditionnelles. Que s’est-il alors passé ? Quels changements se sont produits dans un camp comme dans l’autre ? Et qu’en est-il de cette liberté tant souhaitée ? Serait-elle alors à jamais compromise ?
Dans cet ouvrage que publie M éditeur, Anithe de Carvalho aborde ce sujet et, avec des références précises, nous conduit à travers ces années et dans les changements politiques, sociaux et artistiques qui les ont marquées. Elle a la compétence pour le faire : elle est historienne de l’art, commissaire d’exposition, conférencière, critique d’art et enseignante. Ses propos peuvent à coup sûr alimenter un débat fort intéressant.
ART REBELLE ET CONTRE-CULTURE
CRÉATION COLLECTIVE UNDERGROUND AU QUÉBEC
- M Éditeur,
- 2015,
- Saint-Joseph-du-Lac
230 pages
24,95 $
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