J’imagine que lorsqu’on a envie de prêter un livre à tout son entourage, c’est qu’il est bon. Ce livre, oui, je le conseille à n’importe qui, même si c’est de la poésie. Certains diront : « Quoi ? Moi, je ne lis jamais de poésie ! » Ceux-là devront remiser l’idée qu’ils se font du genre. En fait, si ce n’était de la disposition des mots, Nos grands-pères les fantômes pourrait très bien être un récit ou un recueil de nouvelles ou même pourquoi pas une sorte de roman postmoderne. Quoi qu’il en soit, on n’a que faire des catégories quand on entre dans l’univers de Pasha Malla. C’est intelligent et surtout très drôle, critique, pas gentil. Le livre comprend des « poèmes » en vers ou en prose racontant des histoires souvent anecdotiques inspirées par les excès de l’Amérique. Par exemple, il y est question de la tenue des joueurs de baseball ou de t-shirts à message (ici « expliqués à ma mère »). On a aussi droit à un guide de voyage destiné à l’Américain moyen visitant l’Europe. Plus loin, on rencontre un gars faisant partie d’un groupe de soutien prônant l’abstinence, qui finit par être témoin d’une grande orgie impliquant tous les membres du groupe.
Le traducteur, Christophe Bernard, a su rendre vivantes les observations loufoques du Canadien Pasha Malla en les réécrivant dans la langue québécoise parlée. Ce qui donne un ton désinvolte, quelque chose à cent lieues de l’habituelle enflure poétique. Quelque chose qui ressemblerait à la narration d’une BD pour adultes. On ne peut que remercier les éditions du Quartanier pour cette audace.
ESPACE PUBLICITAIRE
DERNIERS NUMÉROS
DERNIERS COMMENTAIRES DE LECTURE
Loading...