Le scandale Edward Snowden éclate en juin 2013. Grâce à cet homme, les journalistes Glenn Greenwald et Laura Poitras révèlent alors, dans le Guardian US et dans le Washington Post, que la fameuse agence américaine de renseignement, la National Security Agency (NSA), intercepte de façon massive les communications d’un très grand nombre de personnes, y compris des citoyens des États-Unis et des hauts dirigeants étrangers. Au cours des semaines et des mois qui suivent, les nouvelles révélations orchestrées par Snowden et les journalistes permettront de réaliser à quel point toutes sortes de communications et de données sont ciblées par l’agence : conversations téléphoniques, courriels, textos, photographies, informations contenues dans les profils Microsoft, Facebook, Google, Instagram, etc. Il s’avère que des compagnies de communication et d’informatique américaines contribuent à cette récolte. Sans compter que d’autres sources sont aussi exploitées à grande échelle : par exemple, les données transitant par des câbles sous-marins ou des satellites.
Les réactions sont fortes aux États-Unis et à l’étranger. L’Allemagne et le Brésil sont particulièrement outrés d’apprendre que leurs chefs d’État ont été mis sur écoute et que des entreprises ont été espionnées à des fins commerciales. Les objectifs de la NSA ont donc dépassé la lutte au terrorisme généralement invoquée.
Quelles qu’aient été les motivations d’Edward Snowden, son geste a provoqué une rupture stratégique dans les domaines de la cybersécurité, du renseignement et de la géopolitique. « Chacun sait […] qu’il peut désormais être tenu pour un adversaire par les États-Unis. Et qu’il l’est de facto. » De plus, les compagnies américaines impliquées dans l’affaire ont perdu de juteux contrats à l’étranger à cause de la méfiance qui s’est installée. Il ne faut pourtant pas oublier que les écoutes de la NSA ont joué un rôle dans la capture de 300 terroristes à travers le monde, que cela a sans doute empêché des attentats, et que l’agence de renseignement est facilement blâmée lorsqu’elle échoue à prévenir les attaques.
En somme, l’essai de Quentin Michaud et Olivier Kempf permet de suivre le déroulement du scandale Snowden et d’en analyser les conséquences.
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