En 2012, paraissait chez Septentrion C’est faux ! 50 idées déconstruites par des spécialistes, sous la direction de Guillaume Lamy, fondateur de la maison de production de documentaires EBICO (Initiative pour la diffusion des essais, biographies et collectifs du Québec). Un an plus tard, ce sont encore 50 idées répandues qui sont réfutées, ou à tout le moins pondérées par des spécialistes. Les idées traitées sont regroupées par thèmes, chacun couvert par un ou deux experts : « Guerre et paix » (Charles-Philippe David), « États-Unis » (Karine Prémont), « Physique et enjeux stratégiques » (Normand Mousseau), « Drogues » (Line Beauchesne), « Santé » (Amélie Quesnel-Vallée et Emilie Renahy), « Recherche et économie du savoir » (Marc-André Gagnon et Guillaume Lamy), « Langue » (Lionel Meney), « Communautés culturelles » (Pierre Anctil), « Organismes génétiquement modifiés » (Valérie Levée), « Chine » (Barthélémy Courmont).
Parmi les idées déconstruites, on trouve celle-ci : « [L]es missions de paix coûtent cher et sont inutiles ». Charles-Philippe David démontre que cette affirmation ne correspond pas à la réalité. Il est vrai que l’intervention des Casques bleus au Rwanda s’est soldée par un désastre, que certains rappellent afin de démontrer l’inefficacité de l’Organisation des Nations Unies. La vérité est que les choses ont bien changé depuis que l’Organisation a remplacé son principe de non-interférence par « un droit ou un devoir d’ingérence qui entraîne la responsabilité de protéger ».
De son côté, Normand Mousseau affirme, chiffres à l’appui, que les téléphones cellulaires ne pourraient être la cause de cancers, contrairement à ce que bien des gens craignent : ils dégagent six à sept fois moins de puissance qu’une ampoule de vingt watts !
Autre surprise : Amélie Quesnel-Vallée s’en prend à la croyance populaire voulant que « la gratuité […] mène à l’abus du système de santé par les pauvres » : selon une étude de l’Organisation de coopération et de développement économiques, ce sont plutôt les patients « socioéconomiquement privilégiés » qui « abuseraient du système » en ayant davantage recours à des médecins spécialistes, sans que cela réponde à un réel besoin.
En somme, voilà un ouvrage propre à remettre en question bien des idées reçues… et, parfois, à soulever la controverse.