J’étais encore une enfant quand j’ai lu pour la première fois Le nez qui voque de Réjean Ducharme. Je fréquentais l’université, mais je pouvais encore me croire contre la bande des adultes. Je ne possédais à peu près rien et ne travaillais pas, dilapidant prêts et bourses en toute insouciance. C’est en lisant le roman vingt ans plus tard que je me suis souvenue de moi à cette époque. C’est en me revoyant lire Le nez qui voque que j’ai compris que l’enfance, chez moi, s’était cramponnée.
On voudrait parler d’un livre avec une totale distanciation. Comme lorsqu’on parle de Mérimée ou de Balzac. On sort ces outils qui ne servent presque à rien depuis l’université : psychanalyse, sémiotique, narratologie, tautologie… ou on fait son Ducharme, une autre façon de s’en sortir. Ou . . .
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