Michel Arseneault est journaliste indépendant. Il a déjà publié, en 1997, une première édition d’Un rêve pour la vie, qui a été revue et mise à jour pour la présente parution. Pour la rédaction de son ouvrage, il a pu consulter la correspondance privée de ses deux héros ainsi que les archives de leur hôpital. Il a également interviewé plusieurs personnes qui les ont connus. Surtout, il a eu la chance de partager leur quotidien lors de deux séjours en Ouganda, au début des années 1990. Tout cela lui a permis de nous donner un récit bien documenté et très détaillé de leur vie et de leur œuvre si extraordinaires.
C’est en 1961 que les docteurs Lucille Teasdale et Piero Corti sont arrivés en Ouganda, à l’hôpital Lacor, tenu par quelques religieuses. Grâce à leur travail, leur courage et leur renoncement, ils ont réussi à faire de cet endroit un établissement efficace où, comme ils le souhaitaient, sont soignées le plus de personnes possible, le mieux possible et au moindre coût. Cela ne s’est pas fait sans difficultés, loin de là. Pendant de nombreuses années, la guerre civile qui perdurait en Ouganda a créé un climat de terreur, en particulier dans le nord du pays, où se trouve l’hôpital Lacor. À maintes reprises, les rebelles s’en sont pris à l’hôpital, à ses patients et à son personnel. Malgré tout, Lucille et Piero ont persévéré dans leur mission. Il y a eu des périodes de découragement, mais jamais ils ne se sont résolus à fermer définitivement leur hôpital et à quitter l’Ouganda pour de bon. Comble de malchance, la docteure Teasdale a contracté le sida au cours d’une intervention chirurgicale, en 1979. En a donc dû se battre pendant des années contre les maladies opportunistes. Heureusement que les encouragements sont venus. En 1986, Lucille Teasdale et Piero Corti se sont vus décerner le prix Sasakawa par l’O.M.S. En 1991, Lucille Teasdale a été décorée de l’Ordre du Canada et en 1995, elle a reçu l’Ordre national des Québécois. En 1995, une importante société scientifique italienne a décerné aux deux médecins le prix Feltrinelli, accompagné d’une importante bourse.
Comme l’espéraient ses deux fondateurs, l’hôpital Lacor leur a survécu et est même devenu le plus important employeur du nord de l’Ouganda. Sa pérennité est assurée par deux fondations, l’une italienne et l’autre canadienne.