Le parcours personnel de François Moreau, tel que décrit en quatrième de couverture, ressemble à celui du personnage central du livre, qui s’appelle d’ailleurs François.
L’auteur a le mérite de s’être bâti une vie trépidante, digne d’être racontée, susceptible d’intéresser, de faire rêver la moyenne des gens qui se trouvent plutôt dans un quotidien où le travail, la famille, l’accumulation de biens, de responsabilités, d’attaches, constituent un lot considérable qui suffit à meubler l’existence.
Faire partie de la bohème, la troupe de ceux, en général des artistes, qui marchent en dehors des sentiers, c’est faire un choix tout en ayant l’air de refuser d’en faire. C’est un concept abstrait, une affaire de jeunes, de fous, de pauvres, d’idéalistes, vu de l’œil de ceux qui n’en sont pas.
Telle que présentée par François Moreau, la bohème, c’est une recherche incessante de sens, une odeur persistante de large, une histoire de vie à construire, de gens à rencontrer. Ce sont des aventures amoureuses à vivre avec toute l’intensité de la jeunesse, en prenant le risque que l’amour meure en cours de route, dans le corps d’une femme magnifiquement malade, et renaisse dans le regard d’une autre, toujours la même au fond.
De Montréal à Bruxelles, à Paris, à Londres, à Madrid ; d’un port à une gare, à une station de bus ; du dessous d’un pont à une chambre de bordel, à un hôtel sordide ; d’une connaissance à un contact, à un agent, à un ami ; d’une satisfaction animale à une relation torride, à un amour passionné ; de l’indifférence sentimentale à l’inquiétude morbide ; de la pauvreté à l’aisance ; de l’essai à la réussite ; du bonheur parfait au malheur profond ; la bohème de François Moreau est un voyage à faire, en bonne compagnie, main dans la main de celui qui, revenu au Québec, nous donne romans, pièces de théâtre et surtout, nous communique le goût du voyage et de la découverte humaine, si précieux à l’écriture.