Cette biographie accole de stimulante façon deux relevés complémentaires et différents. Complémentaires parce que différents. Léo Beaudoin suit d'aussi près que possible, mais avec un parfait recul critique, le déroutant personnage qu'est Jacques Viger, tandis que Renée Blanchet présente, en poussant la discrétion jusqu'à l'effacement, une tranche substantielle et étonnante de la correspondance entre Viger et son épouse. Dans les deux cas, la prudence est à l'avant-scène, prudence de mise devant un personnage protéen.
De Jacques Viger, on retient surtout qu'il fut le premier maire de Montréal. Ce n'est pas beaucoup dire, puisque le poste appartenait à l'époque non pas à une personne choisie au suffrage universel, mais au conseiller municipal désigné par ses pairs. Pareille désignation attire pourtant l'attention sur les plus marquantes caractéristiques du personnage : l'entregent, la minutie, l'aptitude à jeter des passerelles entre les intransigeances. Précis et rigoureux autant que Viger . . .
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