Bernard Poulet est rédacteur en chef à L’Expansion. Il s’intéresse depuis longtemps à la presse et aux médias et, à ce propos, il a notamment publié, en 2003, Le pouvoir du monde aux éditions La Découverte. Dans La fin des journaux et l’avenir de l’information, il fait le point sur les menaces qui pèsent aujourd’hui, à l’échelle mondiale, sur la presse écrite, et il s’interroge quant à ses chances de survie. Par ailleurs, il affirme que l’information même a perdu le prestige dont elle jouissait et qu’elle n’est plus considérée par les grands groupes de communication que comme une marchandise parmi d’autres.
Selon Bernard Poulet, l’avenir des journaux ‘ et des magazines ‘ papier est bel et bien menacé. Leur rentabilité décroît sans cesse, affectés qu’ils sont par l’effritement du lectorat, la perte des budgets publicitaires et la chute des petites annonces. Rien ne semble vouloir arrêter l’hémorragie : les quotidiens ont beau licencier des journalistes en grand nombre, mettant en péril la qualité du contenu, les choses ne font qu’empirer. Le nombre d’exemplaires payés est en chute libre. Il est vrai que la concurrence livrée par Internet est féroce. Non seulement celui-ci offre-t-il une autre façon d’accéder à l’information, mais il accapare une part importante de la publicité. Sans compter que d’autres nouvelles technologies, comme l’iPhone, viennent prendre leur part de cette tarte aux proportions limitées. La télévision, autre joueur à se partager les revenus publicitaires, est dans une situation précaire elle aussi. Les canaux, généraux ou spécialisés, ceux diffusés par câble ou par satellite, sont de plus en plus nombreux à s’efforcer d’attirer les téléspectateurs et les annonceurs. En conséquence, la qualité de l’information est, là aussi, menacée.
Mais les citoyens veulent-ils encore être bien informés ? Sont-ils encore intéressés par le journalisme d’enquête et d’analyse ? Bernard Poulet pose la question. Car, même sur Internet, les sites qui diffusent de l’information de qualité ne sont généralement pas de ceux qui jouissent d’une audience extrêmement élevée. En somme, c’est plus que l’avenir de la presse écrite qui se joue en ce moment, c’est celle de l’information elle-même