L’approche scientifique dite matérialiste présuppose que le cerveau est une structure qu’il est possible de reproduire dans un ordinateur, idée qui a donné naissance au concept d’intelligence artificielle. De cette prémisse découle la conception que l’esprit n’est qu’une fabrication issue de certaines zones du cerveau, et qu’il serait possible de l’influencer afin d’obtenir des résultats spécifiques, un peu comme un médecin peut faire réagir la jambe d’un patient en tapant sur le nerf situé en dessous du genou.
Seulement voilà, certains postulats de cette approche scientifique ont été mis en doute à la suite de recherches qui ont, entre autres choses, démontré que le cerveau était loin d’être aussi immuable que ce qui était cru jusqu’alors. L’une d’entre elles concernait les amputés : il s’agissait de comprendre pourquoi certains ressentaient des sensations provenant du membre manquant, tandis que d’autres ne ressentaient strictement rien. La réponse résidait dans la neuroplasticité : les individus du second groupe ont vu leur cerveau s’adapter aux nouvelles frontières de leur corps, éliminant toute sensation associée au membre amputé.
Depuis, plusieurs recherches ont remis en question nombre de postulats de l’approche matérialiste et explorent désormais ce qui était auparavant rejeté ou catégorisé comme farfelu ou relevant de l’imaginaire. Des scientifiques considèrent désormais l’objectivité de l’effet placebo, des prémonitions, des expériences de mort immanente ainsi que l’apport de la religion et de la méditation dans des processus de guérison.
C’est ainsi que Mario Beauregard, chercheur en neurosciences au Département de psychologie et de radiologie de l’Université de Montréal, a entrepris de mesurer l’activité cérébrale de sœurs carmélites durant leurs expériences mystiques. Cette étude a démontré que les régions du cerveau qui sont stimulées par cette activité sont liées à celles normalement impliquées dans la perception, la cognition, les émotions, la représentation corporelle et la conscience de soi. Un livre fort intéressant qui démontre que la science pourrait encourager l’humain à entretenir une relation avec la croyance.