Ce pamphlet répondait à une inquiétude qui, depuis, s’est résorbée. Devant la possibilité que Michael Ignatieff s’empare du Parti libéral du Canada et devienne premier ministre, il était sain de sonder le passé du personnage. Que l’auteur réponde à sa propre question par un vibrant oui n’étonnera pas. D’une part, parce que Michael Ignatieff, à lire ses écrits, est aussi inquiétant pour le Québec que pour les droits fondamentaux ; d’autre part, parce que Michael Ignatieff semble professer des convictions à géométrie variable. Qu’il s’agisse de la guerre en Irak, de la nation québécoise ou de la torture.
Cela dit, le ton, qui aurait pu s’en tenir à la gouaille polémique, sert mal la cause de l’auteur. Les idées, dont Pierre-Luc Bégin sait faire bon usage, pèsent plus lourd (et salissent moins) que les coups bas. À quoi bon le constant recours au diminutif Iggy pour évoquer Ignatieff ? Comment, dans une discussion rationnelle, retenir contre Ignatieff non plus ses flottements personnels, mais les mSurs de ses ancêtres ?