Natif de Montréal, le chanteur, poète et romancier Leonard Cohen est reconnu mondialement. Après une absence de quelques années, l’artiste nous revient avec le Livre du constant désir, qui marque en outre son retour à la poésie. Éminemment nostalgique, parfois drôle, ce recueil traite du vieillissement du corps et de la constante envie d’aimer, de l’inassouvissable désir de l’autre. À la fois lucides, ironiques, érotiques, grotesques, empreints de spiritualité cabotine et de tendresse chagrine, les textes témoignent d’une écriture mature et d’une habile faculté à dire. Avec une acuité d’analyse pince-sans-rire, Cohen s’observe et s’écrit, il aime surprendre, il le fait souvent avec des mots simples, mais toujours bien pesés. Il met en scène des épisodes du quotidien, qui soudainement se montrent riches et troublants.
Le livre est émaillé d’illustrations, presque chaque page en contient une : autoportraits aux tracés incertains ou dessins de femmes aux lignes fluides ; ces images sont de la main de Cohen. La mise en page suggère l’idée d’un carnet dans lequel le poète, à la suite de quelques vers, s’amuserait à laisser courir sa plume. Véritablement, il s’agit d’un ouvrage hybride où cohabitent les mots et le travail graphique. Par moments « [l]a vérité du trait dépasse toute autre considération », mais en bout le ligne, c’est la poésie qui pose le dernier mot.
Le Livre du constant désir est dédié au poète Irving Layton. La traduction est assumée par Michel Garneau, ami du poète, qui d’ailleurs avait traduit, de Cohen, Étrange musique étrangère en 2000. À noter, certains poèmes du recueil, dans leur version originale, ont été mis en chansons. On peut les entendre sur l’album Ten New Songs.