Pour avoir approché de trop près la vérité, le journaliste anglais Jim Reeve a perdu la vie. Gordon, le frère de la victime, récuse la thèse du suicide et part en mission, pour traquer le gros gibier : « C’était un complot global impliquant les gouvernements, la communauté scientifique et tous les gens qui doivent manger ».
Gordon Reeve, ancien soldat des SAS, escouade spéciale que l’on peut qualifier « d’extrême », a fait les Malouines et en est revenu transformé. Doté d’un tempérament violent, il réussit toutefois à canaliser ses énergies en offrant des week-ends d’initiation à la survie sur une petite île d’Écosse, car en ce domaine, il n’a de leçon à recevoir de personne. Dans sa jeunesse, Gordon fut un lecteur passionné de Nietzsche, Kropotkine et d’autres anarchistes. Aujourd’hui, il n’apprécie toujours pas les gouvernements, la bureaucratie, les multinationales, bref les pouvoirs établis. La mort de son frère va l’entraîner dans une aventure où il devra exploiter toutes ses ressources car l’ennemi est puissant : la Co-World Chemicals, dirigée par un dénommé Kosigin, a su assurer ses arrières car empoisonner l’humanité, c’est payant.
Ian Rankin a choisi des sujets vaste et brûlants : maladie de la vache folle, tremblante du mouton, OGM, pesticides, grandes puissances de ce monde, complicité et corruption Puis il a organisé son récit comme une araignée tisse sa toile : on a beau cherché la faille, tout a été pensé et bien ficelé. C’est avec doigté qu’il mène cette histoire de vengeance mettant en scène des gens épris de pouvoir qui ourdissent de sinistres complots et la folie meurtrière de deux anciens soldats des SAS qui engageront une lutte ultime dont l’issue, inéluctable et nécessairement fatale, fera dire au vainqueur : « Je suis un des gentlemen de Nietzsche ».
Un livre passionnant, par un auteur qui n’a rien à envier aux grands auteurs de polars.