Le premier roman de Maya Merrick, Sextant, étonne d'emblée : « Je m'appelle Cassy Peerson et je suis une sirène ». Une jeune narratrice rassemble les fragments disparates de sa vie et reconstitue aléatoirement le fil de son existence. L'entreprise est ardue puisque cette strip-teaseuse aquatique (!) dans un bar glauque mène une vie sans repère stable. Cassy habite une voiture abandonnée et se consume dans le sexe, l'alcool et la drogue. De tels ingrédients mènent généralement à un récit teinté de voyeurisme et de scandales, dont raffolent les autofictions postmodernes, mais Merrick évite ces lieux communs et traque plutôt les lourds souvenirs qui assaillent la narratrice.
Fuyant un dur passé, Cassy raconte par de courtes scènes les images qui affleurent à la surface de sa mémoire. Avec justesse, un sens paradoxal de l'ellipse et de la précision, elle superpose divers temps et lieux (jamais précisés) de sa vie . . .
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