Myrianne, 40 ans, bibliothécaire timide menant une vie modeste et bien rangée. Muette, orpheline, mal-aimée, elle eut une enfance fracturée par une farandole de drames qui ont fait d’elle un être vulnérable et fragile. N’ayant eu aucun modèle masculin – tous les hommes rencontrés étant soit libidineux, soit viscéralement mesquins -, elle s’est emmurée dans la solitude et la laideur pour repousser quiconque tenterait de se lier avec elle. Apparaît alors Don, 50 ans, chanteur renommé et coqueluche de ces dames, qui mène une vie d’opulence et de facilité. Malgré tout ce qu’il possède, Don est désillusionné par le succès qui ne fait que l’emprisonner dans une superficialité avilissante. Il ne désire qu’une seule chose : trouver le véritable amour. Mais comment le dénicher quand on baigne dans un océan de mensonges ? Évidemment, ces deux êtres, que tout semble opposer, seront réunis par un coup du destin. Un concours, une lettre, une métamorphose et voilà, le cours de leur vie sera perturbé à jamais par l’amour, le vrai, semblerait-il.
C’est sur fond de conte de fées édulcoré que se déroule cette histoire gonflée de propos sirupeux qui ont tôt fait de rendre le lecteur nauséeux. Tout le roman s’inscrit dans un lyrisme niais emprunté aux romans harlequin. L’écriture est affectée, indolente ; l’histoire insipide et caricaturale. J’étais littéralement à bout de souffle à la fin de ma lecture. Essoufflée d’avoir cherché, fouillé, fourragé dans chaque ligne, dans chaque paragraphe la lueur, aussi petite soit-elle, d’un instant de bonheur littéraire. Mais en vain. Le roman est linéaire, sans surprise. À cette prévisibilité s’ajoute, de surcroît, un goût douteux pour la dramatisation. Les viols sont fréquents et les indignités pullulent. C’est comme si l’humanité entière, à part bien entendu nos protagonistes et leur entourage, n’était animée que par la malveillance. Ces moments tragiques sont rapidement bousculés par une suite de romances importunes et de légèretés qui rendent banals les quelques instants de profondeur. Voilà alors des couples se gargarisant de leur amour naissant, un coup de foudre électrisant et une multitude de phrases clichées telles que « son torse de lutteur me donnait des chaleurs suffocantes ». On ne sait plus où l’auteure veut en venir. Veut-elle nous faire rire, pleurer, rager ? Quoi qu’il en soit, le bonheur ne s’est malheureusement pas mêlé de ma lecture !