À la fois essai et guide de lecture, Le roman pour ados, Une question d’existence fournit des dizaines de pistes de lecture privilégiées à l’intention des jeunes mais aussi des parents. Après quelque dix années d’expérience comme libraire, Josée Lartet-Geffard connaît parfaitement son rayon et même un peu plus : non seulement elle suggère une multitude de titres choisis selon les genres, les collections et les thèmes, mais elle ose pointer des sujets plus délicats comme la drogue ou l’homosexualité. Consciente du fait que la littérature pour la jeunesse ne fait désormais plus l’objet d’un contrôle moral comme autrefois, Josée Lartet-Geffard met en évidence la présence (ou l’absence) de la dimension éthique fournissant des exemples de transgression ou de réflexion sur les limites des lois. Par ailleurs, elle attire l’attention sur les lieux de diffusion (médiathèques) et souligne l’importance des librairies spécialisées qui sont autant de lieux de découvertes.
La première partie de l’essai traite de l’écriture propre aux ouvrages destinés à la jeunesse, s’attardant plus spécifiquement au roman. Donc, pas de BD au programme. On retrace l’évolution récente des « romans pour ados » depuis 1970. J’apprécie particulièrement l’approche professionnelle utilisée ici, qui classifie les livres en fonction des créneaux des éditeurs, de la thématique des collections (voir le répertoire en fin de volume), comme la célèbre série « Mille Soleils » chez Gallimard, qui existe depuis 1972. L’ouvrage rassemble à la fin des chapitres plusieurs résumés de livres pour jeunes, fournissant une centaine de pistes de lecture. On y trouve aussi de brefs témoignages d’auteurs, d’éditeurs et de directeurs de collection.
On découvre ici beaucoup d’éditeurs français ; malheureusement, on n’y traite pas des auteurs québécois, et peu des éditeurs situés à l’extérieur de la France et de la Belgique. Ainsi, la bibliographie des revues de littérature jeunesse ne mentionne pas des publications d’ici comme Littérature canadienne pour la jeunesse, ou Lurelu. Autre problème : la liste des romans cités dans le livre ne précise pas les numéros de pages où ils sont mentionnés. Néanmoins, ce livre bien documenté sera utile non seulement aux jeunes lecteurs, mais aussi aux libraires, aux bibliothécaires, aux parents et à d’éventuels auteurs de littérature jeunesse qui chercheraient un créneau.