Frederick Ward est mort. Ses cendres sont enterrées quelque part en Angleterre. Il était le grand ami de la mère de celle qu’on appellera la voyageuse, celle qui décide d’aller se recueillir sur la tombe de Frederick Ward, parce que dans ses souvenirs de petite fille, il est l’image parfaite de l’Anglais, avec tout ce que cela représente de mythique et de mystérieux.
Voilà pour la mise en situation. Mais encore
En fait, en quatorze nouvelles qui représentent autant d’étapes d’un itinéraire, Christiane Lahaie découvre l’Angleterre, nous promène dans un univers de châteaux, de croisières, de fonds marins, de brume, de hautes terres, de marécages. On y rencontre des créatures de rêve ou de cauchemars, des hommes de la lande à la simple femme de chambre. Les légendes exaltantes du passé se confondent avec la platitude de l’aujourd’hui.
On mène un genre de quête en terre inconnue, où l’on se plaît à savourer tous les noms de lieux, de personnes, comme si on s’en nourrissait. L’auteure redit si souvent le nom de ses personnages qu’ils finissent par rouler en boucle dans l’esprit, comme une chanson.
On arrive au bout du voyage en ayant le sentiment d’avoir vu, entendu, mais de devoir rentrer seul, avec rien de particulier à rapporter, que des images qui nous appartiennent et sont impossibles à partager.