Voilà un joli petit livre sur le haïku, imprimé en Chine, traduit de l’anglais et agrémenté de reproductions couleurs de gravures japonaises célèbres de Hokusai, Hiroshige, Utamaro, Kuniyoshi, etc.
Le haïku est un court poème classique japonais de 17 syllabes (5-7-5) qui évoque la saisie fugace d’un état ou d’un sentiment. Quelques mots seulement et l’éclair se produit. On comprend qu’il soit si intimement lié à la langue japonaise elle-même. C’est un poète japonais du XVIIe siècle, Basho, qui rendit célèbre cette forme originale le plus souvent liée aux saisons, où s’incarne la jonction entre le bouddhisme et le taoïsme. Les haïkus sont d’ailleurs ici classés selon les thèmes de la cosmologie taoïste : le bois, le feu, la terre, le métal et l’eau. La présente compilation ne contient curieusement que bien peu de poèmes japonais, en dehors d’une trentaine attribués à Basho et une dizaine de textes d’autres auteurs japonais. La plupart des poèmes me paraissent être britanniques, empruntant des formes plus proches de la langue anglaise, et parvenant plus difficilement à produire l’étincelle propre au haïku. On assiste ici, je le crains, à une nouvelle forme de « mondialisation » sur le plan culturel.