La question de l’antiaméricanisme a de quoi préoccuper, dans la mesure où beaucoup de personnes et de groupes dans diverses régions du monde émettent des critiques sévères à l’endroit du monde occidental, du capitalisme, des multinationales ou des gens fortunés, ce qui ne correspond pas uniquement à la réalité des États-Unis.
Cette critique univoque et à tout propos envers ce pays fait en sorte que beaucoup de gens détestent les États-Unis sans jamais y avoir mis les pieds ; l’Amérique devient, pour nombre d’entre eux, la source de tous les maux. L’actuel Président des États-Unis, s’étonne Richard Hétu, est plus décrié que des dictateurs de régimes totalitaires : « Même ma mère en est arrivée à la conclusion que le président américain était plus dangereux que Saddam Hussein ».
Premier essai du journaliste Richard Hétu, cette Lettre ouverte aux antiaméricains se subdivise en dix chapitres, centrés sur des questions souvent spéculatives comme « Le rêve américain peut-il mourir ? », « Quel est le chrétien le plus influent des États-Unis ? », « La gauche reportera-t-elle Bush au pouvoir ? ». Le style s’apparente à des chroniques sur la politique, comme on pourrait en lire dans un quotidien ou un magazine tel L’Actualité.
Ce petit livre diffus reste très décevant, car il contient beaucoup d’anecdotes, d’opinions, d’impressions, mais assez peu de données. On y trouve quelques citations çà et là, mais pas de références précises des ouvrages consultés et peu de dates. En revanche, le dernier chapitre sur « Le nouveau contrat social » se démarque des précédents par ses analyses mieux fondées.
Plusieurs livres plus rigoureux sur l’antiaméricanisme existent déjà comme L’obsession anti-américaine de Jean-François Revel (Plon, 2002) et L’antiaméricanisme de Sylvie Mathée (Publications de l’Université d’Aix-en-Provence, 2000).