Il faut avoir vu le film pour apprécier le livre. Bacon le livre offre un complément intéressant au documentaire, car Hugo Latulippe nous fait part de ses propres réactions. Il lève le voile sur ses perceptions qui peuvent même être différentes de celles des spectateurs.
Ainsi, le personnage de l’industriel à qui plusieurs lanceraient la pierre un peu trop rapidement prend une autre stature dans le livre. Hugo Latulippe le trouve sympathique, il explique comment l’Occidental moyen se reconnaît dans ce grand industriel du porc. Par ce genre de propos, le livre humanise une situation dramatique et rend plus complexe la problématique du film.
Bacon le livre comporte deux temps qui se fusionnent tout au long des pages. D’une part, le scénario du film avec ses dialogues transcrits directement de la langue parlée. D’autre part, les « carnets de résistance » dans lesquels l’auteur livre ses commentaires.
Sans le film, le livre tomberait peut-être à plat. Mais pour qui a vu (ou revu!) le film, le livre apporte une note personnelle. Il pousse à la réflexion sur un sujet brûlant d’actualité qui n’a pas fini de faire parler. Bacon, c’est un scandale à visage humain, une honte qui nous interpelle avec ses menaces qui planent sur l’avenir. Mais c’est aussi la bonne conscience des producteurs, la désinvolture des grands industriels et les ignobles conflits d’intérêts des élus. Le film et le livre offrent tout ça à la fois avec en prime la surprenante lucidité de l’auteur et réalisateur Hugo Latulippe.