Ève-Marie et Maurice sont des amis d’enfance, deux jeunes artistes au talent prometteur. Ève-Marie veut devenir chanteuse d’opéra ; Maurice rêve d’être pianiste de concert. Ils partent ensemble de Montréal, en 1910, pour s’inscrire au Conservatoire de Paris. Tous les espoirs leur sont permis.
Ce que recherche Ève-Marie, c’est la performance technique, la scène, la reconnaissance et la gloire. Maurice, lui, est plutôt axé sur la profondeur de l’interprétation, l’importance de rendre justice à une œuvre en s’y livrant corps et âme, en y prenant un plaisir authentique.
Tout en suivant le fil de ces deux vies, on assiste à la guerre que se livrent l’Allemagne et l’Angleterre dans la course au paquebot qui traversera le plus rapidement l’Atlantique. Le dix avril 1912 a lieu le voyage inaugural du Titanic et quatre jours plus tard, son naufrage. Sur ce majestueux et insubmersible géant des mers, se trouvait Ève-Marie, que ses choix de carrière et de vie avaient amenée jusque-là. Pourquoi ? Comment ? C’est ce que l’on découvre au cours de la pièce.
La musique est très présente dans cette création. Il faut obligatoirement un pianiste-comédien, où, au pis-aller, une trame sonore très habitée. Il est également à noter qu’on ne retrouve pour ainsi dire pas d’indications scéniques dans l’ouvrage. C’est que l’auteur a l’habitude de monter ses pièces lui-même. Les changements de lieu, de voix et d’action s’enchaînent sans avertir, ce qui peut étonner à lecture.
Cette pièce est un mélange d’histoire, de mélodrame et de musique. Elle apporte par ailleurs des éléments de réflexion sur l’ambition, toujours aussi discutable, qu’elle soit d’envergure nationale ou individuelle.