À Londres, le 9 janvier 1923, Edith Thompson et Frederick Bywaters sont pendus. Coaccusés du meurtre de Percy Thompson, le mari d’Edith, les deux amants paient de leur vie les quelques intenses moments de bonheur qu’ils ont partagés à l’insu des leurs. Roman-chronique inspiré d’un fait réel, Fred et Edie tient sa force dans le récit pathétique qu’une personne fait des derniers mois de sa vie. Alternant entre le passé et le présent, Edie raconte son histoire d’amour, laquelle tourne au drame lorsque Freddy, n’y tenant plus devant la brutalité du mari qui s’accroît, passe à l’acte : « Percy titube horriblement le long du mur en laissant une traînée luisante, longue et noire sur les briques, comme un escargot laisse dans le jardin un sillage facilement visible au clair de lune ». Le roman de Jill Dawson, grave et bouleversant, suscite nombre de questions sur la peine de mort.
Comme dans Dancer in the dark, le très beau film de Lars von Trier, le sujet de la peine de mort ne m’a pas quitté l’esprit tandis que je faisais la connaissance d’Edith, qui n’est pas sans rappeler la naïve Selma (interprétée par Björk) du film. À l’instar de Lars von Trier, Jill Dawson réussit à donner au personnage de la jeune femme une aura qui la rend touchante et sympathique. Mal mariée, Edith se prend dans les rets d’une passion amoureuse qui l’aveugle. Accablée d’amour davantage que de culpabilité, Edith Thompson espère la clémence du juge jusqu’au dernier moment. D’une naïveté désarmante, Edie attend patiemment la délivrance qui ne sera peut-être pas celle qu’elle espère.