Ce récit, initialement publié chez Fides en 1963, se situe dans la lignée des écrits de Thériault qui mettent en valeur les cultures autochtones. Le jeune Algonquin Ikoué découvre, en pleine forêt, un ruisseau (le « ru ») qui, croit-il, va lui révéler tous les secrets de la nature, son ordonnance. Il se met alors à l’écoute de l’eau, de sa « pensée » afin d’atteindre le niveau de sagesse de ses ancêtres. Nature et connaissances fusionnent, communient ici dans un parcours initiatique fondant ce récit d’apprentissage. Ikoué peut donc espérer l’âge d’homme en incorporant « la voix des plantes et des bêtes, du sol et de ses eaux, du ciel et de ses vents » : le « Kije Manito » – le Grand Esprit -, le Génie du monde…
Un récit, on le devine, qui nous offre une évidente leçon d’écologie en ce début de siècle qui ne semble point vouloir tirer de leçons du précédent.