Voilà un livre qui m’aura fait rire aux éclats, ce qui est assez rare, il faut l’avouer. Il s’agit de l’un des premiers romans, jusqu’ici inédit, d’Anthony Burgess, grand maître des langues et des acrobaties linguistiques : Le Docteur est malade.
D’une imagination débridée et d’une truculence verbale exemplaire, ce récit aété écrit alors que la médecine n’accordait à Burgess, victime d’une tumeur au cerveau, qu’une année à vivre. Son héros, frappé du même mal, est un docteur en linguistique qui fait mal le passage du monde des fricatives bilabiales à celui des passions humaines. Échappé de son lit d’hôpital, il erre dans un univers délirant où se retrouvent tous les gens qui l’entourent quotidiennement mais métamorphosés en personnages fantomatiques peuplant les bas-fonds de Londres ; là prolifèrent les jargons les plus pittoresques et notre héros, obsédé par les infidélités de sa femme, la recherche inlassablement. Amusement garanti!