On sait que cette longue nouvelle du maître de l’Horreur est initialement parue dans Internet au printemps dernier avec pour titre original : Riding the Bullet. Elle a été écrite à la suite d’un grave accident de la route survenu à notre écrivain fétiche à Bangor (Maine), et qui aurait pu lui être fatal. Mais cela n’a, en aucune manière, atteint son imagination délirante.
Alan Parker (jeune étudiant en philosophie) est obligé de se rendre le plus vite possible au chevet de sa mère tombée subitement malade. II lui faut, pour cela, parcourir les deux cents kilomètres qui séparent l’Université du Maine de la ville de Lewiston. Sa voiture est malheureusement en panne, et il doit « faire du stop » sur la Route 68 afin de se rendre à destination. C’est à ce moment qu’une aventure très particulière va modifier totalement la vision du monde de notre jeune narrateur et lui faire voir – pour le reste de son existence « qu’il y a des choses en dessous des choses oui, en dessous – et qu’aucun livre ne peut expliquer ce qu’elles sont ». En effet, notre auto-stoppeur fait la rencontre d’un vieillard distrait, qui lui raconte sa vie et insiste pour l’amener directement au chevet de sa mère malade. Alan refuse cette offre, en accepte une autre et cela va le projeter – bien malgré lui – dans un univers totalement horrifiant et hallucinant. N’en disons pas plus sauf que Stephen King nous amène, comme dans la plupart de ses œuvres, en plein surnaturel et que, même s’il reprend des thèmes connus, il réussit – une fois de plus – à nous surprendre, à nous inquiéter. Cest là que résident les propriétés d’une littérature fantastique de qualité : nous faire sortir carrément de la banalité quotidienne.