J’aimerais souligner la qualité de la préface de cet ouvrage. Écrite par Pierre Barillet, elle nous présente les deux auteurs, nous parle de leurs origines, leurs cheminements respectifs, leur rencontre et enfin, nous dit le grand succès que leurs pièces ont connu.
Le théâtre de boulevard, puisque c’est le genre proposé ici, nous est décrit comme un amusement nécessaire dans lequel le tandem de Flers et Caillavet excellait. Ils se moquaient de la bêtise, de la suffisance, de l’incompétence, de la nature corrompue et de l’inutilité de certaines personnes occupant des fonctions aussi pompeuses que ridicules. C’est d’eux-mêmes que les politiciens et autres personnages haut placés sont venus rire, au cours des 560 représentations du Roi. À suivi Le bois sacré, qu’on peut comparer à notre ministère de la Culture, lieu que les auteurs ont choisi pour mener leur charge contre les fonctionnaires et leurs combines. Finalement, L’habit vert, qui s’attaque joyeusement à l’institution de l’Académie française, est venu compléter la trilogie, qui a connu un immense succès à l’époque… Mais aujourd’hui ? Avec une adaptation, peut-être, encore que j’ai trouvé L’habit vert très long.
Cela dit, il se trouve dans ces textes des tournures d’insultes extraordinaires et des déclarations amoureuses absolument délicieuses. Le langage fait du bien.