Les nombreux lecteurs qui ont récemment découvert l’œuvre de Jean-Jacques Pelletier seront heureux d’apprendre que l’on a enfin réédité son premier roman. Les éditions Alire viennent de publier une nouvelle édition revue et augmentée par l’auteur de L’homme trafiqué (Les débuts de F.), premier ouvrage épuisé depuis longtemps de celui qui allait devenir le maître inconstesté du roman d’espionnage au Québec.
Un personnage mystérieux hante les romans de Pelletier (entre autres dans La femme trop tard et Blunt – Les treize derniers jours) : une femme, appelée F., tire les ficelles et joue un rôle de premier plan dans le déroulement de l’intrigue. On ne sait pas qui elle est, mais L’homme trafiqué nous permettra d’en apprendre un peu plus.
Un rabbin, aidé de son assistante Dominique Dubreuil – dite Longues Jambes –, s’emploie à mettre en échec le puissant syndicat qui contrôle la production planétaire de diamants. Pour arriver à ses fins, ce rusé personnage se servira de Karl Adamas Thornburn, un spécialiste des pierres précieuses qui a embrassé cette carrière après un pénible épisode lors duquel il a perdu une partie de sa mémoire ‘ un trou noir de quelques années qui le hante sans cesse. Héritier présumé d’une énorme fortune, l’homme se trouvera coincé entre deux groupes assoiffés d’argent et de pouvoir. Il verra son passé refaire surface et devra lutter pour sa survie et celle de son entourage. De Montréal à Québec, en passant par l’Amérique du Sud, Karl devra reconstruire sa vie en mettant en place les quelques bribes d’informations que le rabbin veut bien laisser échapper et, avec l’aide d’une journaliste un peu louche, il jouera le jeu des criminels pour faire échouer une partie de leur projet.
Trafic de diamants, meurtres, chantage tous les ingrédients sont là. Moins bien ficelé que les ouvrages ultérieurs de Pelletier, celui-ci vaut néanmoins le détour, ne serait-ce que pour connaître l’identité – et l’histoire – de la mystérieuse F.