C’est du colloque « Trajectoires au féminin dans la littérature québécoise », qui s’est tenu à l’Université Queen’s en mai 1996, que découle cet ouvrage collectif auquel dix-huit auteures, toutes issues d’universités québécoises et canadiennes, ont participé. On nous y présente quinze textes à tendance analytique, ainsi que deux œuvres de création qui ouvrent et clôturent le recueil.
Le féminisme en est le postulat avec cette question : en quoi le féminisme a-t-il ou n’a-t-il pas influencé le travail de nos auteurs de 1960 à 1990 ? À mon sens, ce livre ne s’adresse pas au grand public mais à des lecteurs avertis, pour ne pas dire à des universitaires. Cet ouvrage est davantage un amalgame d’études de cas spécifiques plutôt qu’un panorama de l’influence féministe dans la littérature québécoise. Chaque auteure s’attaque à un corpus bien ciblé et s’attarde sur une auteure, une œuvre ou une thématique déterminée. On nous y parle de poétique, de narratologie et de sémantique : disciplines littéraires incontournables, mais qui peuvent sembler obscures. Bien que les textes aient été écrits avec soin et soient bien documentés, Trajectoires au féminin reste un ouvrage spécialisé dont la lecture est parfois ardue, une source bibliographique de valeur néanmoins, pour quelqu’un qui, par exemple, s’intéresse précisément à l’œuvre de Marie-Claire Blais ou à la thématique de la folie.
Le texte de création qui sert d’introduction à l’ouvrage, intitulé « Manu Opéra Fragments d’un parcours amoureux » de Suzanne De Lotbinière-Harwood, ouvre une porte sur le monde fascinant de la traduction : un court écrit qui vaut le détour.