Le principal sujet du Sourire aux lèvres, de Robert Sabatier, c’est le bonheur, même si les détours y sont parfois longs.
On se retrouve d’abord dans un Paris futuriste où tous les bruits et la plupart des contraintes de la ville ont été abolis, grâce à une technologie de science-fiction. Le héros, un centenaire adopté par la communauté, est maintenu dans l’ignorance quant à la vraie nature de cette société où tout est pour lui artifice et facilité. Il garde cependant sa liberté d’esprit et s’interroge entre autres sur l’existence du monde parallèle de ceux qu’on appelle les « rebelles »… jusqu’au jour où il est désigné pour aller y faire un voyage mystérieux.
Le récit bascule alors dans un tout autre univers habité par un peuple de fermiers plus proches de la nature et qui partagent leur temps entre le travail manuel et la recherche scientifique en vue d’améliorer leur vie. Notre héros y retrouve son épouse disparue il y a très longtemps, et une autre femme dont le travail oriente non seulement la vie de cette société rebelle, mais assure de plus la pérennité de l’autre société dont il vient. Ce personnage lui révélera la vérité sur ce double monde et la place qu’il y occupe. Elle lui confiera également ses ambitieux projets politico-sociaux visant à l’édification d’un monde meilleur où l’on retrouvera les valeurs anciennes d’amitié et de solidarité et le goût simple des plaisirs de la vie et du bonheur, dans un pays qui ressemble étrangement à la douce France d’antan. Comme quoi les utopies nous ramènent parfois à nos origines.