Contrairement aux marins d’Amsterdam de la chanson de Brel, les astronomes se plantent peut-être le nez au ciel, mais ne se mouchent pas dans les étoiles. Disons qu’avec les étoiles, ils font plutôt mouche et davantage avec les exoplanètes. Mais qu’est-ce qu’une exoplanète ? Tout simplement une planète qui n’appartient pas à notre système solaire : une planète extrasolaire, comme le dit le jargon.
Il n’y a même pas dix ans, on ne pouvait que supposer l’existence de ces lointaines planètes. En effet, si les lois de la physique sont partout les mêmes dans l’univers, et que partout la matière semble s’être organisée en fonction de ses lois et grosso modo comme ce que l’on voit dans notre environnement galactique, il n’y avait pas vraiment de raisons de douter que si notre soleil possède un cortège de satellites, les autres étoiles en possèdent elles aussi. Mais on n’en avait pas la preuve.
Or, depuis très peu de temps, ces infatigables « auscultateurs » du ciel nocturne que sont les astronomes ont découvert non pas une, mais bien une « moisson » complète de planètes tournoyant autour d’étoiles plus ou moins éloignées de notre brave Phébus. La dernière découverte date de mai dernier. Le directeur de l’observatoire de Genève, Michel Mayor – soit dit en passant le découvreur de la première exoplanète –, annonçait neuf nouvelles venues, joyaux cosmiques qui orbitent tranquillement autour d’une étoile répondant au joli nom de HD 83443.
Avec ces annonces spectaculaires, le vieux rêve de l’humanité, qui est de savoir si nous sommes les seuls dans l’univers, est revenu au premier plan de l’actualité, et cette fois-ci, agrémenté d’arguments sérieux. Voilà l’exaltant questionnement auquel tente de répondre ce livre amusant à la portée de tous.
Les fans du sujet n’apprendront rien de nouveau, mais pour ceux que le sujet titille, cet ouvrage est intéressant. Quatre chercheurs de premier plan proposent leurs réflexions, sous la forme d’entretiens, en évitant jargon scientifique et grands concepts inaccessibles.
Un spécialiste du programme SETI (Search for Extra-Terrestrial Intelligence) fait le point sur ce sujet, un autre nous parle justement en détail des exoplanètes, un troisième passe au crible les techniques de voyage spatial qu’il nous faudrait développer pour les visiter et Hubert Reeves, enfin, poursuit infatigablement sa marotte qui le conduit à conclure que la vie, et de surcroît la vie intelligente, doit exister un peu partout dans l’univers.
En raison de sa forme, ce texte vieillira vite. Les recherches dans ce domaine se succèdent à un train d’enfer et il ne se passe pas un trimestre sans qu’une manne d’informations ne vienne repeindre le paysage interstellaire et souvent bouleverser complètement ce qui, hier encore, était donné comme définitif. Mais pour l’heure, voilà une vraie mine de renseignements et une bonne base pour nourrir nos réflexions et nos rêves les plus vertigineux.