La présente autobiographie au titre ambigu fait suite à un premier tome de mémoires devenu un énorme succès. Initiales B.B. (voir Nuit blanche, no 66, printemps 1997) a été acheté par plus d’un million de Français et existe désormais en livre de poche.
Le carré de Pluton couvre la période de 1973 à nos jours, et comprend même le récit des circonstances entourant la rédaction, la publication et la réception critique du premier récit autobiographique, paru en 1996 chez le même éditeur, et pour lequel Brigitte Bardot a reçu plus de 12 000 lettres de lecteurs en l’espace de quelques semaines.
Ces mémoires sont palpitants : lorsqu’on est Brigitte Bardot, rien n’est banal. Toutes les personnes qu’elle croise sont fascinées par sa beauté, son charme, et sa réputation de femme aux mœurs libres. En conséquence, tout le monde veut s’en rapprocher, lui rendre service, être gentil, lui être redevable. Son livre nous fait partager son enthousiasme et apprécier sa spontanéité.
Sa retraite du cinéma n’a pas signifié pour la vedette un abandon de la vie publique. Brigitte Bardot demeure une femme active et militante. Celle qui déclarait se régaler autrefois « de bons et beaux morceaux de viande, aromatisés de thym, de laurier, de romarin, et piqués d’ail » cuisinés par son ami l’acteur Jean-Louis Trintignant, se consacre désormais à la cause de la protection et de la défense des animaux. Si elle s’attarde à l’occasion sur la disparition de tel de ses chiens, ou sur la mort d’un animal adoré, d’autres passages compensent pour ces faiblesses. À propos de son séjour médiatisé au Canada, elle louera le journaliste de Montréal matin de l’avoir appuyée en mars 1977 alors qu’elle s’était portée à la défense des phoques de la région de Blanc-Sablon.
Cette femme attachante, qui a failli être intoxiquée par l’alcool et la cigarette, reste une personnalité exceptionnelle, nonobstant sa carrière — au demeurant éclatante et trop brève — au grand écran. Une vie digne d’un roman.