Quelle différence y a-t-il entre l’actuelle société française et cette période mouvementée et emmêlée qui précéda les événements de la Commune de Paris ? Aucune, selon Jean Vautrin. Juste une question de déclin. Rien n’a fondamentalement changé depuis le 18 mars 1871 et cet état de fait est inacceptable. Où sont les avancées, sociales notamment ? Ce siècle de tous les excès n’a-t-il charrié que des progrès technologiques avilissants ? L’auteur le craint et pousse un cri d’alarme. Il faut réveiller les petites gens qui étouffent sous les assauts répétés des promesses et des injustices des Grands. Le dernier né de Jean Vautrin est tout bonnement une œuvre engagée.
L’espoir était, précisément, permis durant les deux mois et demi que durèrent l’insurrection parisienne. Avant que la société bourgeoise ne mate brutalement cet excès de fièvre libertaire et ne ridiculise les aspirations des communards. Dans ce vent de liberté qui s’est ranimé, le conteur Jean Vautrin fait se côtoyer nonchalamment les Grands personnages historiques, les Courbet, les Vallès, les Thiers, et les héros jactant un drôle de patois et faisant la fête et l’amour sous les bombardements. Les Horace Grondin, les Mespluchet, les Tarpagnan, les habitués des caf’conc’ tiennent le haut du pavé dans une chronique qui lève le voile sur une période troublée et peu connue de l’histoire française. La tempête s’est levée. Le cri du peuple est une incitation à la révolution…