Non. Je n'ai jamais lu La Peuchère, le tout premier ouvrage – en fait une grosse nouvelle – écrit à dix-sept ans par l'un des deux plumitifs qui me font encore dire aujourd'hui que la langue française, par sa truculence, sa saveur rabelaisienne, son audace et sa gourmandise reste sûrement l'une des plus facétieuses du monde, et l'une des moins farouches. Pourquoi ? Simplement parce qu'elle se laisse pomponner et bricoler comme une voiture des années 1970, avant l'arrivée de cette engeance que les mécaniciens d'aujourd'hui, costumés de blanc comme des techniciens de scènes de crimes, appellent l'« électronique embarquée ». Avec deux sous de jugeote, des connaissances et un outillage limités, tu peux entièrement désosser une phrase, la mettre à nu, scraper l'inutile et la remonter à l'envers sans qu'elle perde pour autant de sa superbe. Mieux ! Elle en sort souvent plus riche, plus corsée . . .
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