La tentation surgit, dès le premier contact avec un auteur, de le loger dans une typologie personnelle. Si le roman est noir, le nom de l'auteur, sur la foi du seul livre lu, évoquera désormais un univers étouffant. Si le livre a fait rire, le reste de l'œuvre, de confiance, suscitera le sourire. Tant pis si Frédéric Dard ne se résume pas à San Antonio, si Camus juxtapose théâtre et philosophie, si le Pascal des Pensées se double d'un redoutable pamphlétaire.
Sans la vigilance d'Alain Lessard, j'aurais commis l'erreur de ne voir en Jean-Philippe Arrou-Vignod qu'un conteur immensément drôle tourné vers les adolescents. Je ne lui aurais attribué comme réussite que L'omelette au sucre ou Le camembert volant. Le verdict aurait été flatteur, mais quelle injustice à l'égard d'un auteur qui multiplie depuis vingt ans . . .
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