Difficile de faire un tour d'horizon de la poésie récente qui ne soit voué à l'échec. Dispersé inégalement dans les saisons littéraires, distribué entre les ruines des écoles les plus diverses, le sentiment poétique fuit plus que jamais les généralisations. Reste à traquer aventureusement la présence de voix authentiques, à tenter de séparer le verbiage de l'incarnation.
Dans son essai Connaissance par les gouffres (Gallimard, Paris, 1967), Henri Michaux, bien qu'avouant combien la consommation du haschich rend malaisée une lecture suivie, note tout de même le rôle de « détecteur » qu'une telle substance peut jouer. Perdant sous son effet la conscience nette de la lettre, on aurait par contre l'occasion de saisir l'humain qui se cache derrière les mots étalés sur la page. Michaux narre donc ses lectures sous influence du haschich et explique comment cet état put aiguiller sa . . .
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