On écrit beaucoup pour les jeunes. Ils ne peuvent pas encore lire seuls qu’on leur rédige des histoires souvent très belles. Un peu plus vieux, ils sont gavés tantôt de récits utiles, moraux, thérapeutiques, alourdis de questionnaires qui donnent bonne conscience aux parents, mais peut-être peu de plaisir aux jeunes lecteurs, tantôt de narrations fantaisistes qui suscitent et alimentent le rêve. Étonnamment, peu de livres écrits pour les jeunes font une place généreuse à l’écriture, à la beauté, aux voluptés du langage. On écrit comme ils parlent, rarement comme le voudraient la langue et le rêve.
Des histoires pour les oreilles
Les albums illustrés méritent la première escale. Ils sont nourris de l’irremplaçable connivence qui, magiquement, se crée entre l’enfant qui s’apaise et l’adulte qui raconte. Alors qu’on hésitera tout à l’heure à laisser l’enfant lire par pur plaisir, les albums qui exigent la voix de l’adulte se paient la tête des adultes, déboulonnent les mots, permettent à l’enfant qui s’endort de dire ce qui lui était interdit pendant le jour. La fantaisie et la permissivité règnent. Ainsi, Christine Brouillet offre aux enfants l’amitié d’une chauve-souris trop belle pour son bien et qui, sans qu’on perde de temps à expliquer pourquoi ni comment, se permet de voler au grand jour1. Ainsi, Le Raton Laveur propose trois bonnes occasions de rigoler. La première laisse vagabonder le Yayaho, une étrange petite bête qui arrache des syllabes aux mots et les rend aussi farfelus que possible2. La deuxième raconte l’invasion d’une horde d’une parenté insupportable et dont on pourra, contrairement aux usages, penser et dire du mal3. La troisième, dont on confiera la lecture à une grand-maman pourvue d’humour, dit, sur un ton qui rend tout acceptable, à quel point il est difficile pour un enfant de décoder les contradictions des adultes4.
1. Une chauve-souris qui pleurait d’être trop belle, par Chrystine Brouillet, La courte échelle, Montréal, 2000, 24 p. ; 6,95 $.
2. Yayaho, le croqueur de mots, par Geneviève Lemieux et Bruno St-Aubin, Le raton laveur, Mont-Royal, 1999, 24 p. ; 7,95 $.
3. La visite, par Pierrette Dubé et Réal Godbout, Le raton laveur, Mont-Royal, 1999, 242 p. ; 7,95 $.
4. Je ne comprends pas ma Grand-mère, par Béatrice Gernot et Philippe Germain, Le raton laveur, Mont-Royal, 1999, 24 p. ; 7,95 $.
Une fantaisie qui ne l’est pas toujours
À peine a-t-on quitté le terrain où le récit demeurait sous le contrôle de l’adulte lecteur que la méfiance dresse l’oreille. Autant certains auteurs laissent l’enfant baigner dans la fantaisie, autant d’autres insistent pour convertir la lecture en apprentissage scientifique ou moral. Maryse Rouy évite la plupart des écueils dans le portrait qu’elle trace du jeune Jordan1. Le garçon succédera à son père, seigneur de son état, mais à condition de vaincre maintes difficultés, dont son petit caractère. Raymond Plante met de nouveau en scène son espiègle Marilou Polaire2. Elle aime les tours qu’elle joue, beaucoup moins ceux dont elle mérite d’être la victime. L’art de Raymond Plante garde son charme et sa légèreté à un récit qui, pourtant, a la rigueur d’une saine justice.
1. Jordan apprenti chevalier, par Maryse Rouy, Hurtubise HMH, Montréal, 1999, 102 p. ; 8,95 $.
2. Marilou Polaire crie au loup, par Raymond Plante, La courte échelle, Montréal, 2000, 62 p. ; 8,95 $.
Malgré les mérites de plusieurs de ses récits, la « Collection Plus » ne marie pas toujours heureusement fantaisie et didactisme. Le papillon des neiges1 dose bien l’amour d’un père pour sa princesse de fille et recourt sans lourdeur à un corbeau parlant, mais l’enfant ne comprendra pas pourquoi le roi et la reine vivent séparés ni pourquoi il faut abréger une vie pour que l’autre dure. Quant au Père Noël qui est, diraient les adultes, mis en disponbilité2, il attirera sans doute la sympathie, mais ce sera au prix de sa crédibilité. Une fois le livre fermé, le mythe du vieux barbu, pour le meilleur et pour le pire, aura vécu. Avec L’étoile de l’an 20003, la fantaisie recouvre ses droits. Nul ne s’étonnera, et surtout pas un enfant, du dialogue qui se noue entre un garçon et une étoile et que seuls les adultes et les étoiles au cœur refroidi ne peuvent entendre. Ces trois récits poussent à la limite, et parfois au delà, les questions d’après lecture. Certains enfants apprécieront le supplément imposé, d’autres, que je comprendrais, préféreront en rester au simple plaisir de lire.
1. Le papillon des neiges, par Angèle Delaunois, Hurtubise HMH, Montréal, 1999, 70 p. ; 8,95 $.
2. Père Noël cherche emploi, par Johanne Barrette, Hurtubise HMH, Montréal, 1999, 78 p. ; 8,95 $.
3. L’étoile de l’an 2000, par Nicole M. Boisvert, Hurtubise HMH, Montréal, 1999, 70 p. ; 8,95 $.
Fantaisie et tendresse
La littérature pour enfants multiplie les histoires où l’exubérance, d’abord incontrôlée, apprend à laisser de l’espace à autrui. Parfois, la transition s’effectue en douceur, parfois le coup de pouce de l’auteur est trop visible.
Bonne réussite que celle d’Adam1. D’abord réticent à l’idée de passer une semaine chez l’oncle de Bout-du-Monde, il se laisse peu à peu gagner par le personnage et par le village. Shan2, enfant serviable, est récompensé : le poisson rouge qu’on lui confie a même ceci de particulier qu’il parle et résout les questions de mathématiques. Avec Alyssum et Lobélia3, ce sont les fleurs qui prennent la parole. Elles apprennent à grandir, à s’entraider, à former un jardin. Tout cela est frais, attendrissant, vite séduisant.
1. Une semaine de rêves, par Marie Décary, La courte échelle, Montréal, 2000, 63 p. ;8,95 $.
2. Shan et le poisson rouge, par Odette Bourdon, Éditions de la paix, Saint-Alphonse-de-Granby, 1999, 59 p. ; 7,95 $.
3. Alyssum et Lobélia, par Mireille Cusson, Guérin, Montréal, 1999, 55 p. ; 6,50 $.
On entre sur un terrain différent quand la littérature destinée aux jeunes nous les montre aux prises avec les rugosités de la vie. Marilyn1 assume à quelques heures d’avis la tâche de préparer gens et bâtiments à l’arrivée d’un cyclone. Le besoin crée la maturité. Pour Maïté2, c’est l’exemple de la grand-mère qui enseigne à freiner les déferlements. Superbe grand-mère qui se souvient et qui ne condamne pas. Le grand Marcel3 a besoin, lui aussi, de la tolérance d’une grand-mère pour cesser de se conduire en porc-épic. Les bonnes intentions menacent, mais sont encore contenues. Ici encore, les livres de la « Collection Plus » se terminent sur un questionnaire dont il faudra savoir dispenser l’enfant s’il n’y voit qu’une corvée.
1. Le cyclone Marilyn, par Gisèle Pineau, Hurtubise HMH, Montréal, 1998, 78 p. ; 8,95 $.
2. Le Noël de Maïté, par Marie-Célie Agnant, Hurtubise HMH, Montréal, 1999, 78 p. ; 8,95 $.
3. Aline et le grand Marcel, par Christiane Duchesne, Hurtubise HMH, Montréal, 1999, 70 p. ;8,95 $.
Dans son plus récent roman1, la prolifique Sylvie Desrosiers aborde de front, avec sérieux, mais sans morbidité aucune, le thème délicat de la mort. Quand la leucémie frappe un copain, que peut l’amitié ? Que devient la vie ? Karmen Prud’homme2 traite elle aussi, mais avec moins de bonheur, d’un sujet crispant, mais nécessaire : l’adolescent qui se croit laid. Une fin décevante termine bizarrement un cheminement qui, jusque-là, se défendait.
1. Au revoir, Camille !, par Sylvie Desrosiers, La courte échelle, Montréal, 2000, 64 p. ; 8,95 $.
2. Bonne Année, Grand Nez, par Karmen Prud’homme, Hurtubise HMH, Montréal, 1998, 112 p. ; 8,95 $.
L’arche de Zoé fait pire. Les emprunts au Petit Prince et au récit du déluge sont nombreux et mal intégrés, les fautes choquantes, la trame sans véritable unité. Heureusement, une femme plus âgée corrige quelque peu, par sa sagesse, les lacunes d’un récit au didactisme artificiel.
L’arche de Zoé, par Philippe Brulot, Guérin, Montréal, 1999, 85 p. ; 8,50 $.
Au seuil de la vraie littérature
Que les dieux de la littérature en soient remerciés, on trouve encore en bonne quantité les romans pour adolescents qui laissent la thérapie aux thérapeutes et qui font leur métier de conteurs cultivés et intelligents. Il est d’ailleurs fascinant d’en trouver autant qui parlent du passé et de l’ailleurs.
André Noël1 jette beaucoup d’ingrédients, presque trop, dans son récit : mœurs amérindiennes, disparités et dureté de la société blanche du XVIe siècle, pouvoirs magiques, amitié… Le résultat gagne en vivacité ce qu’on pourrait lui contester en unité. Rachna Gilmore2, servie par une excellente traduction, raconte sans jamais verser dans le cliché ou le larmoiement la superbe amitié entre une enfant et la grande adolescente dont le cerveau s’épanouit selon un autre rythme. Le récit ne lésine pas sur les impatiences, les maladresses, les cruautés involontaires, mais il nous fait assister, émus et admiratifs, à l’érosion des préjugés.
1. Les bois magiques, par André Noël, La courte échelle, Montréal, 2000, 96 p. ; 8,95 $.
2. Un nuage sur l’île rouge, par Rachna Gilmore, traduit de l’anglais par Diane Dumont, D’Acadie, Moncton, 1999, 135 p. ; 10,95 $.
De l’île rouge qu’est l’Île-du-Prince-Édouard, on passe ensuite à Haïti. Une Haïti que raconte Marie-Célie Agnant1, avant de laisser son jeune héros atteindre les côtes inhospitalières des USA. Récit poignant, nourri, comme les autres œuvres de l’auteure, de souvenirs lancinants, à l’interface du reportage sans apprêt et de la stylisation. Il faut tout l’art de l’auteure pour empêcher ce contact avec la malédiction haïtienne de créer le traumatisme. Jean Little2, dans une veine comparable, décrit la double transition qui mène Anna de l’Allemagne nazie au Canada et d’une enfance craintive à une adolescence épanouie. Double cheminement aux virages douloureux et aux déceptions incessantes, mais rencontre attachante et terriblement plausible avec une jeune fille en marche vers elle-même.
1. Alexis d’Haïti, par Marie-Célie Agnant, Hurtubise HMH, Montréal, 1999, 143 p. ; 8,95 $.
2. Joyeux Noël, Anna, par Jean Little, traduit de l’anglais par Claudine Vivier, Hurtubise HMH, Montréal, 1998, 285 p. ; 12,95 $.
Deux autres ouvrages méritent plus qu’une mention, tous deux pour l’originalité du propos, l’un plus que l’autre pour la cohérence du récit et la qualité de l’écriture. Richard Blaimert poursuit ici, mais sans le dire avec suffisamment de clarté, le récit amorcé dans La liberté des loups. Son héroïne, qui s’était bellement entêtée, dans le premier roman, à retrouver sa mère biologique, est maintenant confrontée à la mort de cette femme. Faut-il retourner chez ceux qui, une première fois, l’avaient adoptée ? Comment régler sous leur surveillance peu familière les problèmes usuels ou exceptionnels d’une adolescente volcanique ? Richard Blaimert raconte bien et émeut aisément ; il en oublie de lier les deux romans.
La naissance de Marilou, par Richard Blaimert, Vents d’Ouest, Hull, 1999, 177 p. ; 8,95 $.
Carole Fréchette fait mieux encore. De bout en bout, le récit demeure haletant et pourtant solidement charpenté. La structure, peu courante dans les romans destinés aux jeunes et qui, pourtant, se retrouve dans des centaines de films, alterne l’aujourd’hui et l’hier, l’incertitude de ce qui s’en vient et le côté implacable du flash-back. Dolorès est présente dans le souvenir, impossible à retrouver dans la vie d’aujourd’hui. Il faudra pourtant la retrouver, car le rendez-vous manqué attend son explication. Mais peut-être le jour vient-il où mieux vaut en rester à ce qui a eu lieu. Voilà de la littérature.
DO pour Dolorès, par Carole Fréchette, La courte échelle, Montréal, 1999, 147 p. ; 8,95 $.
Et un petit délire avec cela ?
Nous en sommes aux ouvrages destinés aux adolescents plus qu’aux bambins, mais nous sommes quand même, toujours, à deux doigts de la fantaisie, pour ne pas dire du délire. À preuve, Don Quichotte Robidoux1 dont l’effervescence déferle avec les plus apaisants effets et la plus reposante décontraction. À preuve, le plus récent Klonk2 de François Gravel où l’on chercherait vainement, et c’est tant mieux, la moindre trace de cartésianisme. À preuve aussi, mais dans un autre registre, les contes traditionnels québécois que présente Charlotte Guérette3. Mieux vaudrait, cependant, dans ce dernier cas, prévoir ‘ peut-être pour le mieux savourer ‘ le dépaysement que provoque un vocabulaire certes authentique, mais suranné et, du coup, déroutant.
1. Don Quichotte Robidoux, par Jean-Pierre Gagnon, Éditions de la paix, Saint-Alphonse-de-Granby, 1999, 149 p. ; 8,95 $.
2. Klonk et le treize noir, par François Gravel, Québec Amérique, Montréal, 1999, 141 p. ; 8,95 $.
3. La bûche de Noël, par Charlotte Guérette, Hurtubise HMH, Montréal, 1999, 93 p. ; 8,95 $.
Sans oublier le besoin d’enquêter
Un survol de la littérature destinée aux jeunes ne serait pas complet sans un regard sur les innombrables enquêtes qu’elle raconte. Le manuscrit envolé1 appartient d’emblée à ce courant. L’auteure a un métier sûr qui lui permet de mener son lecteur aux conclusions les plus hasardeuses et de déboucher ainsi sur un dénouement aussi inattendu qu’il est souhaitable. L’humour est cependant un ingrédient encore mal maîtrisé. Dominique Demers2, autre auteure en possession de ses moyens, présente quelque chose des mêmes caractéristiques. Le décalage est réussi entre les frustrations et les jalousies initiales et les satisfactions qui terminent l’aventure, mais on est là aussi devant un humour plutôt racoleur dont une auteure de métier pourrait faire l’économie. Raymond Plante appartient lui aussi, son dernier ouvrage le démontre une fois encore3, au cercle grandissant de ceux et celles qui rejoignent les jeunes auditoires sur le terrain de la fantaisie et qui, sans lourdeur, leur font vivre d’abord l’expérience des conclusions hâtives et des jugements téméraires, puis le plaisir des heureux renversements de situations. Dans le cas de Julie Martel4, il est dommage que son récit, ambitieux, mais séduisant, soit à ce point enlaidi de fautes d’orthographe qu’un bon travail d’édition ou de correction aurait dû éliminer. Le talent de la narratrice, lui, est manifeste. Avec Pyer Vaillancourt5, l’enquête se déploie avec charme et efficacité sur deux plans différents : celui d’un véritable apprentissage de la vie dans la nature et celui du mystère à élucider. Quand on aura déchiffré l’énigme de l’immense ombre à deux têtes, l’apprentissage de la nature et de la vie occupera tout l’espace. En abordant L’instant des louves6, on croit, une fois encore, entrer en contact avec une nature certes complexe, mais intelligible. Après tout, chasser le loup pourrait n’être qu’une technique à maîtriser. Quand la magie intervient, cependant, toute la stratégie des chasseurs s’écroule. En bon conteur, Gudule laisse ensuite flotter le mystère, sans le déflorer.
1. Le manuscrit envolé, par Sonia Sarfati, La courte échelle, Montréal, 1999, 96 p. ; 8,95 $.
2. Romé Lebeau, par Dominique Demers, Québec Amérique, Montréal, 1999, 65 p. ; 8,95 $.
3. La fièvre du Mékong, par Raymond Plante, La courte échelle, Montréal, 2000, 96 p. ; 8,95 $.
4. La lettre de la reine, par Julie Martel, Médiaspaul, Montréal, 1999, 162 p. ; 8,95 $.
5. Les aventures de Simon, tome 3, L’ombre mystérieuse, par Pyer Vaillancourt, JCL, Chicoutimi, 109 p. ; 9,95 $.
6. L’instant des louves, Contes de Noël, par Gudule, Hurtubise HMH, Montréal, 1999, 78 p. ; 8,95 $.
Malgré quelques gaucheries dans l’écriture, La marquise de poussière capte et retient durablement l’intérêt. Le récit, qui débute au ras du quotidien, s’emballe tout à coup en faisant surgir l’hypothèse d’interventions infiniment moins naturelles. Inquiétude, tension, supputations, tout y passe. Il n’est même pas certain que la conclusion veuille tout expliquer.
La marquise de poussière, par Marjolaine Bouchard, JCL, Chicoutimi, 1999, 103 p. ; 9,95 $.
Claude Bolduc, lui, ne laisse aucun doute : c’est l’horreur qu’il propose. Il reprend où il avait laissé Le maître des goules (même éditeur) et impose une fois de plus à ses héros et à ses lecteurs l’exploration hasardeuse d’un monde aux logiques déroutantes. D’un livre à l’autre, Claude Bolduc raffine son maniement de l’horreur et son aptitude à faire coexister la vie dite ordinaire et des mondes inexplorés et menaçants.
La main de Sirconia, par Claude Bolduc, Vents d’Ouest, Hull, 1999, 171 p. ; 8,95 $.
Bonne ou médiocre cuvée ? Les deux épithètes conviendraient. La diversité est manifeste. Il est réjouissant, par exemple, de voir autant de bouquins bien faits proposer aux jeunes la découverte des autres cultures. Tout comme est tonifiante la forte présence de la fantaisie dans l’offre faite aux diverses catégories de jeunes lecteurs. Deux bémols cependant. D’une part, une tendance est à l’œuvre qui risque de diminuer le plaisir de la lecture. Lire n’est ni un travail scolaire, ni une thérapie, et les plus beaux sentiments et les questionnaires les plus instructifs peuvent conduire à une moins bonne littérature. D’autre part, plaire aux enfants ne dispense pas de faire œuvre belle et d’écrire un français au moins correct, sinon élégant. Il ne s’agit pas de rendre le livre artificiel, mais de laisser le livre styliser et non pas photographier la réalité.