Les livres de Philippe Sollers, du moins certains d'entre eux, font craindre le personnage horripilant, la star prétentieuse à l'ironie facile. Il est surtout un professionnel de l'interview, du vrai bonbon pour les journalistes.
Et si l'ironie est effectivement bien présente dans l'œil constamment amusé, dans le sourire quasi perpétuel, dans le visage encore enfantin, elle semble plutôt destinée à lui-même et à ce jeu de mystification qu'il poursuit depuis plus de trente ans avec le monde littéraire. Car Philippe Sollers est un renard – c'est la signification de son pseudonyme d'écrivain en latin –, un joueur.
Le sollers, le renard est là, confortablement installé dans son bureau des éditions Gallimard où je le rencontre. Fume-cigarette et mains très baguées. Finalement une institution, Sollers. « Oui mais une institution problématique. » La très courtoise machine à paroles s'est mise en marche. « D'habitude on sait ce qui va sortir d'une institution . . .
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