Il suffit de plonger son regard dans la profondeur des eaux pour y retrouver l'épaisseur du temps. Ce qu'on y découvre n'est déjà plus qu'une mémoire passée au prisme des eaux : visages déformés, gestes noyés, paroles troubles. C'est un peu l'entreprise tentée par Dominic Langlois à travers ce recueil.
On entre d'abord dans l'espace intime d'une enfance encore chargée de larmes retenues et qui fuit, goutte à goutte, infligeant son supplice à celui à qui la mémoire revient peu à peu. Avec ce passé qui émerge par bribes nous parvient une seconde voix qui interrompt à certaines occasions le poème, souvent dans un langage très cru. Cette voix, difficile à cerner, autoritaire et dure, pourrait être celle de la mère : elle se pose comme un obstacle entre cet espace étouffé de l'enfance, avec son cadre religieux et ses regrets refoulés, et cet autre espace plus ouvert qu'est la rue, qui appelle le . . .
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