L’inspecteur Frank Parish de la police de New York est « un loser agressif, déglingué, alcoolique avec une vingtaine d’années de carrière au compteur ». Sous le coup de sanctions administratives pour une faute professionnelle dont Ellory ne révèle pas les détails, il a également l’obligation de se soumettre à des séances quotidiennes de thérapie. Entre deux plongées en lui-même, notre héros doit résoudre une série de meurtres d’adolescentes perpétrés au cours des dernières années. Dès le départ, Ellory lance en quelque sorte le lecteur sur la piste d’une double enquête.
D’abord celle que le policier mène pour résoudre l’énigme de la mort de ces jeunes filles, des orphelines tuées selon le même modus operandi. Ce qui l’amène très vite à conclure qu’il est sur la trace d’un tueur en série et que celui-ci est en relation avec les services gouvernementaux d’aide à l’enfance. Mais les indices sont minces et les informations, contradictoires.
Parallèlement à l’enquête, la thérapie de Frank Parish nous plonge dans l’analyse de sa relation avec son père, un policier considéré comme une légende par les gens de la profession. Pourtant, il sait que cet « ange de New York » était un ripou qui protégeait les intérêts de la mafia. Ce long retour sur le passé plombe le récit plus qu’il n’éclaire le personnage. Pour tout dire, ce volet tombe un peu à plat, le lecteur ayant souvent l’impression de lire un dialogue entre un prof de psychologie 101 et un stéréotype de policier.
Mais Les anges de New York n’est pas un livre totalement raté. L’enquête – qui constitue l’essentiel de son propos – nous est racontée avec la maestria d’un auteur au sommet de son art. Ellory sait mener une intrigue et ménager ses effets. Toutefois, si l’on juge ce dernier opus à l’aulne des précédents romans d’Ellory (Seul le silence, Vendetta, Les anonymes), il faut reconnaître que ces anges-là peinent un peu à soutenir la comparaison.