Née en Ukraine d’un père algérien et d’une mère chypriote grecque, mais élevée en Algérie, Djemila Benhabib, militante bien connue dans le monde francophone, a fait du combat contre l’intégrisme islamique la grande cause de sa vie.
Elle a de quoi pouvoir dire. Cette auteure se trouvait en Algérie durant la période noire que ce pays a connue dans les années 1990, d’une violence sans nom alimentée par le combat des islamistes en vue non seulement de diriger le pays sur le plan politique, mais aussi de l’encadrer étroitement sur les plans religieux, social et idéologique.
Ce que dénonce Djemila Benhabib, ce sont les entourloupettes des islamistes maintenant abrités dans les pays démocratiques. Ils y utilisent la liberté d’expression, le politiquement correct, les partis politiques – de gauche notamment – pour faire avancer leur conception rétrograde de la religion musulmane, tant dans l’espace public que dans l’espace privé.
Car ces islamistes trouvent tous les prétextes pour accuser les autres d’islamophobie, en fait quiconque critique l’islam ; les militants laïques qui s’en prennent à leur vision étroite se voient ainsi faussement pointés du doigt et accusés d’être malveillants envers tous les musulmans.
L’essayiste dénonce à cet égard le modèle anglo-saxon, qui agit comme simple « gestionnaire de droits individuels », qui cloisonne les communautés culturelles et décourage leur véritable intégration.
La dernière phrase du livre dit tout à propos du courageux combat mené par l’auteure, de sa motivation pour prendre avec vigueur la plume depuis des années à ce sujet : « Je sais que l’islam politique n’est pas un simple mouvement fondamentaliste, mais un mouvement politique totalitaire qui a pour visée d’engloutir le monde après avoir avalé la démocratie ».